Relaxe des militants climat

L’aménagement en cours à l’entrée de Sèvres a provoqué une réaction de militants outrés par les abattages d’arbres. Le tribunal a jugé qu’en apposant un tag ils usaient de leur liberté d’expression.

Quatre militant·e·s écologistes d’Extinction-Rébellion sont passés en jugement devant le tribunal correctionnel de Nanterre le 5 décembre dernier. Ils étaient accusés d’avoir tracé sur des palissades de chantier à Sèvres en 2021, les mots « Ici 66 arbres centenaires abattus #urgence climat #écocide ». Les arbres avaient été abattus quelques jours plus tôt car ils gênaient l’installation d’une passerelle piétonne entre le Pont de Sèvres et l’entrée plus bas d’une « promenade des jardins », sorte de couloir entre la départementale 910 et la Manufacture de Sèvres, puis le Parc de Saint-Cloud. Le conseil départemental, gestionnaire de cette voirie, s’est mis en tête de créer un couloir intérieur sur le territoire de deux établissements publics, le domaine national de Saint-Cloud et la Manufacture. Il n’y avait plus de déplacements piétons sur ce côté de la départementale depuis au moins quinze ans. Le « trottoir » était un chasse-roue, pour éviter que les véhicules ne se déportent sur le mur. Tous les déplacements piétons avaient été reportés sur le trottoir commercial. On peut craindre que les commerces grimacent devant cette incitation publique à ne plus passer devant chez eux.

Les militants ont été relaxés car le tribunal a jugé que leur liberté d’expression primait sur la « dégradation des palissades ». La peinture était à l’eau et les inscriptions avaient été effacées dès le lendemain. Seule la criminalisation de leur geste avait permis une bonne publicité à cette action.

Il n’y a eu aucune dégradation et la procureure a demandé une dispense de peine en affirmant néanmoins que la dégradation était caractérisée. Val de Seine Vert, représentée par son président, Frédéric Puzin, a fait part de sa pleine solidarité en témoignant pour les accusé·e·s.

La décision est désormais définitive puisque le Parquet n’a pas fait appel. Elle devrait faire jurisprudence pour d’autres affaires du même type.

Nous nous félicitons de cette relaxe, mais déplorons que l’abattage des arbres n’ait pu être empêché.

Val de Seine Vert

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