MGP : le fait du prince

Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris et maire de Rueil-Malmaison, ne joue pas le jeu de la concertation. Il a mis en place un conseil de développement (CODEV), prévu par la loi Maptam, mais il le gère en monarque.

Nommée présidente du conseil de développement de la Métropole du Grand Paris, en février 2017, Michèle Pappalardo est depuis devenue directrice du cabinet de Nicolas Hulot. Elle n’a pas encore été remplacée…

Nommée présidente du conseil de développement de la Métropole du Grand Paris, en février 2017, Michèle Pappalardo est depuis devenue directrice du cabinet de Nicolas Hulot. Elle n’a pas encore été remplacée…

Bien avant la création du CODEV, les associations de protection de l’environnement ont manifesté leur volonté de participer aux travaux de construction de la métropole. France nature environnement Ile-de-France a créé un poste de chargé de mission MGP, et depuis juin 2014 un groupe de travail, que j’anime, se réunit régulièrement. Nous avons suivi pas-à-pas la « mission de préfiguration » puis fait savoir à Patrick Ollier que nous souhaitions avoir plusieurs représentants au sein du CODEV.

La mise en place du CODEV

Le conseil de développement est composé de 104 membres : 24 volontaires tirés au sort, deux par territoire, et 80 « personnalités » désignées par le président.

Sa première réunion s’est tenue en mars 2017, et seule Catherine Giobellina, vice-présidente de FNE-IDF, y a été conviée au titre de France nature environnement.

En juin 2017, constatant que des places restaient vacantes au CODEV et que le monde de l’industrie et du commerce était surreprésenté, FNE-IDF a proposé quatre nouvelles candidatures !

La réponse de Patrick Ollier ne s’est pas fait attendre : « (…) le CODEV ne saurait nommer plusieurs représentants de la même organisation ». Sans plus d’explication sur cette règle étrange, alors même qu’il reconnaît quelques lignes plus haut donner « une place prépondérante au développement économique. »

Carton rouge

Les associations de défense de l’environnement ont l’habitude de ce genre de diktat de la part des élus. Ce n’est pas pour autant que nous nous y résignons. Nous souhaitons contribuer à la réflexion et donner notre point de vue, même s’il ne fait pas plaisir à tout le monde.

Il faut, par exemple, remettre en cause le million et demi d’habitants supplémentaires que l’on nous promet (9 millions d’habitants pourraient être concentrés en métropole à l’horizon 2030). Dire aussi que les infrastructures ne peuvent pas le supporter…

Pour cela, et pour beaucoup d’autres choses, nous avons besoin que nos militants puissent suivre, au plus près, les dossiers en cours.

Deux saisines plus tard

Le travail du CODEV est rythmé par les « saisines » que lui adresse le président. La première, en avril 2017, portait sur la manière d’associer les habitants à l’élaboration du Schéma de cohérence territoriale métropolitain. La seconde, en mai 2017, traitait de l’élaboration du Plan climat air énergie métropolitain. Il faut saluer sur ces deux dossiers le remarquable travail effectué par Irène Nenner, présidente de Chaville Environnement et membre (tiré au sort) du CODEV. Co-rapporteuse de ces deux avis, elle a su faire passer nos principaux messages.

Il n’en reste pas moins que, si nous voulons verdir nos villes et non les bétonner, il faut absolument renforcer le débat démocratique. Cela passe par l’ouverture du CODEV métropolitain et par la création de structures équivalentes dans les territoires… Ce n’est pas gagné d’avance.

Luc Blanchard

Vice-président de Val de Seine Vert

Chargé de mission MGP à FNE-IDF

Candidat (malheureux) au CODEV métropolitain

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