La Seine n’est pas à vendre

p3_seine_opt

La Seine, entité vivante, doit être remise au cœur de la Métropole du Grand Paris

Fin 2017, la Ville de Paris lance l’appel à projet « Réinventer Paris », une nouvelle formule de concours censée attirer des investisseurs en partenariat public privé. L‘objectif était d’ouvrir des débats autour de fonciers incertains. Par exemple, les nouveaux ponts habités dont la fonction est a priori le franchissement d’une rive à l’autre, se voyaient dotés de capacités économiques et d’activités.

Mais c’était sans compter sur le Conseil d’Etat qui jugeait ces projets peu conformes dans leurs formes juridiques. Du coup, la Ville sentant le chaud reculait, si bien que Jean Louis Missika, le maire adjoint chargé de l’urbanisme d’Anne Hidalgo qui avait oublié le Port de Paris et VNF, se pressait de créer un atelier Seine afin de se doter vite fait, d’une réflexion sur le grand paysage de la Seine.

Mais pourquoi se contenter de petits projets en chapelet le long de la Seine ?

Le sujet devient politique avec le changement climatique comme enjeu, et sont pointées les menaces spéculatives de profiteurs, promoteurs et cie, au détriment de l’écosystème. Des projets de constructions place Mazas et entre la Maison de la Radio et la Seine sont dénoncés.

En juin 2018, une association se constituait contre le projet de ponts habités, avec Bernard Landeau, urbaniste, comme président. L’objectif sera de faire évoluer les projets qui paraissent « néfastes pour la Seine et son environnement » et au-delà, « La Seine dans le Grand Paris ».

En novembre, une réunion à laquelle participaient des architectes et urbanistes, comme Antoine Grumbach qui reprend le vieux projet Napoléonien, de Paris, port de mer. Il imagine l’aménagement et la densification d’un corridor jusqu’au Havre.

En janvier 2020, nouvelle réunion, ce corridor de la Seine doit être protégé des tentatives de spéculations, de bétonisation. Éviter les confusions entre espaces libres et terrains à bâtir avec le risque de « rétrécissement » des espaces et de la ventilation durant les épisodes caniculaires.

Par ailleurs, sur le confluent d’Alfortville, les corridors historiques de la Marne et de la Seine forment les convergences naturelles de la Brie, de la Beauce, et de la Champagne, « un site fluvial d’une très grande originalité » (mis à part Chinagora, pastiche d’architecture asiatique) constitué d‘anciens terrains industriels pollués situés en zone inondable qui mériterait plus de débats que ce que permettent les procédures ZAC.

Enfin, un certain nombre de principes sont énumérés dont la lutte contre la pollution ou le tourisme de masse, et une régulation du transport de marchandises et de passagers.

Les risques d’inondation, avec le PPRI (Plan de prévention du risque inondation), sont de nouveau abordés : 130 km de rives impactées, rechiffrées : des milliards !

Sans compter Lubrisol, la pollution au plomb de ND de Paris, l’incendie de la station d’Achères (60 à 70⁄ % de l’assainissement) qui oblige le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) à un fonctionnement en mode dégradé et dont l‘enquête piétine… l’origine un fil électrique ?

Gil Leparmentier

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.


× huit = 8