Du changement dans la gestion de notre eau

eauL’eau est vitale. L’eau a un coût. Il est bon de savoir comment et par qui elle est gérée.

L’eau que nous buvons est-elle de qualité ? Et nos eaux usées sont-elles bien recyclées ? La réponse à ces questions est complexe, comme le sont les processus chimiques mis en œuvre, dans le cadre des lois. Disons, pour faire simple, que la France, pour une bonne gestion, est divisée en bassins. Le nôtre se nomme Seine-Normandie (la Seine, ses affluents et les fleuves côtiers de Normandie). Avec à sa tête deux instances :

1. L’agence de l’eau Seine Normandie. Cet établissement public du ministère de l’Écologie a pour but de préserver la ressource en eau, de lutter contre les pollutions et de restaurer – car ils en ont besoin – les milieux naturels. Son action est de tous les instants. Son financement est assuré par les redevances des consommateurs, particuliers et entreprises.

2. Le Comité de bassin Seine Normandie. Comparable à un « parlement de l’eau », le Comité supervise l’Agence de l’eau. Il regroupe des agents de l’État, des élus issus du Conseil régional, des Conseils généraux et des municipalités, enfin des usagers notamment des représentants des entreprises.

À la tête de l’Agence siège un président nommé par l’État, actuellement le préfet de Région Daniel Canapa. Les services sont dirigés par un directeur général. Le Comité de bassin, quant à lui, élit démocratiquement son bureau pour un mandat de trois ans. Il est présidé depuis peu par Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris, qui succède à André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux. Peu après ce changement de présidence, la ministre de l’Écologie a remplacé Guy Fradin, l’ancien directeur général (qui avait fait partie du cabinet Bachelot) par Michelle Rousseau, jusqu’alors directrice adjointe au Commissariat général au Développement durable.

Alternance à la tête du Comité

L’alternance qui atteint cette instance régionale ne devrait pas être une victoire des uns contre les autres, mais l’occasion d’un plus pour la protection de l’eau et de l’environnement. La lutte contre les pollutions et surtout pour leur prévention nous concerne tous, quels que soient nos choix politiques. Parce que c’est l’avenir de la planète et aussi… parce que l’Agence de l’eau fonctionne avec les redevances que nous versons tous.

L’élection d’Anne Le Strat garantit seulement – et c’est beaucoup – que la gestion de l’Agence sera contrôlée par un Comité ayant à sa tête une personne connaissant à la fois les rouages administratifs et la technicité propre à la gestion de l’eau. Surnommée « Madame Eau de Paris », Anne Le Strat a réussi, ces dernières années, au niveau de la Ville, à instaurer sans trop de heurts la régie Eau de Paris, là où deux entreprises privées se partageaient les tâches… et les profits. Il faut souhaiter que son arrivée à la tête du Comité de bassin dynamise l’action publique en faveur de cette ressource vitale, dans la zone géographique la plus peuplée de France.

Bernard Chartrain

logo_wwf_fmtOn ne présente plus le WWF, importante ONG écologiste réputée pour la qualité de ses expertises scientifiques et son apolitisme.

En France, au terme d’une enquête de trois ans, le WWF dénonce les protocoles de mesure de la qualité de l’eau comme étant entachés de nombreux « biais » qui minimisent l’ampleur de la pollution des rivières et des nappes phréatiques. Après examen du dispositif français d’analyse de la qualité des eaux souterraines et de surface, l’ONG estime que les actuels protocoles de mesure de la qualité de l’eau « conduisent à sous-estimer très gravement l’ampleur de la pollution des rivières et des nappes phréatiques ». L’attention est attirée sur la présence de micropolluants, sur « la dramatique insuffisance du nombre de substances toxiques recherchées dans l’eau » et sur « les méthodes d’analyse des données impropres à décrire l’état réel des eaux ».

Hélène Roche, présidente du Comité Scientifique de WWF France, déclare : « Avec une telle sous-évaluation de la situation, on ne s’étonnera pas qu’un certain nombre d’espèces très sensibles aux polluants chimiques, comme les batraciens, figurent parmi les espèces aquatiques les plus menacées ».

BC

Contrôle de qualité de l’eau : la prise de position alarmante du WWF

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