Les antennes relais sont-elles inoffensives ?

58.5 antenne relais-Issy_fmtFace à la prolifération des antennes relais et les incertitudes de leurs effets sur notre santé, l’association PRIARTéM est mobilisée. Les résultats des études, mitigés, vont dans le sens de l’application du principe de précaution.

Certains toits d’immeuble apparaissent couverts d’une élégante barrière de verdure surmontée d’un arbre à la forme régulière et au feuillage désespérément vert. La curiosité est aiguisée, l’explication trouvée : cet immortel cierge feuillu brûle pour la téléphonie sans fil !
Plus ou moins esthétiquement dissimulées, les antennes relais couvrent abondamment les toits d’immeubles, se nichent dans les clochers des églises, les tours. Guetteurs des temps modernes ces antennes suscitent questions, inquiétudes et, dans certains cas, désordres avérés.
L’association Priartem
L’association Priartem (Pour une réglementation des implantations d’antennes relais de téléphonie mobile) se bat depuis sa création en 2 000 pour :
• lutter contre la prolifération incontrôlée des implantations d’antennes relais de téléphonie mobile,
• exiger que le développement de la téléphonie mobile soit réalisé dans le respect des conditions de vie de tous,
• obtenir la mise en oeuvre de procédures de concertation.
L’organisation d’une table ronde « Radiofréquences, santé et environnement » en avril 2009 réunissant opérateurs de téléphonie, organismes publics, élus, représentants des collectivités territoriales, fabricants de téléphones mobiles, associations et organisations syndicales, semblait annoncer une avancée significative. Ce « Grenelle des ondes » fut décevant : seulement des « orientations » dont celle, non négligeable certes, d’interdire l’usage du téléphone dans l’enceinte des écoles primaires aux enfants de moins de 10 ans.
Le rapport de l’Afsset
L’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a mandaté une étude, dont le rapport a été publié le 15 octobre 2009. Malgré ses limites et ses interprétations contrastées ce rapport constitue une réelle avancée. Pour Priartem ce nouvel avis officiel, basé sur la mise en évidence par le rapport des effets des radiofréquences sur les fonctions cellulaires, ose reconnaître une incertitude scientifique en matière de téléphonie mobile, et un risque à long terme pour les populations exposées, notamment les enfants et les adolescents. Ces effets sont rapportés par une dizaine d’études expérimentales considérées par l’Affset comme incontestables ; l’Agence préconise de développer les travaux de recherche dans ce domaine et de réduire les niveaux d’exposition du public et l’utilisation des téléphones portables chaque fois que cela est possible. L’association Priartem estime qu’en attendant, une application pleine et entière du principe de précaution doit déboucher de cette incertitude scientifique.
Perspectives et avancées
Tous les chercheurs soulignent la nécessité de mettre en place au plus vite des protocoles d’études long terme afin d’évaluer au plus juste les conséquences de l’usage de ces nouvelles technologies. Ils ont été entendus puisqu’en février 2011 démarre une étude épidémiologique mondiale, Mobi-Kids, et une étude sur 5 pays européens (Cosmos), prévue pour durer 30 ans. (cf. article de L. Belot et P. Senti dans Le Monde du 11 janvier 2010).
De petites victoires laissent à penser que le principe de précaution fait malgré tout lentement son chemin. Après un long combat des riverains, des antennes ont été démontées (Versailles, Angers, Châteauneuf-du-Pape). À Bordeaux un arrêté du maire encadre l’installation de nouvelles antennes sur le territoire communal et interdit toute nouvelle implantation à moins de 100 mètres d’un établissement accueillant des populations sensibles et tout particulièrement des enfants de moins de 12 ans.
Mais le coeur du sujet, l’abaissement des seuils d’exposition des antennes relais, cheval de bataille des associations, n’est toujours pas abordé. Dans ce contexte et face aux incertitudes, le principe de précaution apparaît incontournable, n’en déplaise aux opérateurs.
Nicole Matrand
Val de Seine Vert est membre
de PRIARTéM (www.priartem.com)

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