En 1999, un plan vélo conséquent avait été longuement élaboré par les services de la ville puis a totalement disparu des radars en quelques jours. Les Boulonnais n’étaient – sans doute – « pas mûrs » et/ou le puissant lobby automobile boulonnais – Renault oblige – n’imaginait même pas que les autos puissent céder le moindre centimètre carré de bitume.
Pendant les vingt années suivantes, on a vu apparaître quelques arceaux pour attacher les vélos, quelques bandes de peinture sur le sol, là où cela ne gênait pas les piétons, quelques dizaines de mètres de pistes cyclables, là où cela ne gênait pas les voitures. Bref un bilan totalement rachitique, indigne de la deuxième ville d’Ile-de-France, de plus parfaitement plate !
La prise de conscience écologique, le changement sociologique de la ville et l’approche des élections aidant, la ville s’énerve sur le sujet et on découvre l’évolution du code de la route (contre-sens cyclables, sas vélos, panneaux aux feux tricolores, etc.). Et la municipalité de s’émerveiller de sa propre audace !
Naturellement, les automobilistes râlent de perdre leur hégémonie, trouvent ces aménagements dangereux (pour leur carrosserie ?), les cyclistes voudraient d’autres aménagements sans être forcément tous d’accord entre eux. Bref, comme dans toutes les villes (mais avec 15 ans de retard). Des réunions de concertation sont organisées par la municipalité ou GPSO auxquelles les habitants et les associations sont conviés.
Nous voulions faire ici un focus sur un groupe Facebook (désolé pour la publicité GAFA), qui est porté par l’association nationale MDB (Mieux se déplacer à bicyclette), de plus de 500 membres sur Boulogne et qui traite de la mobilité dans la ville et sur lequel interviennent essentiellement des cyclistes urbains engagés ou non.Remi Lescoeur
Mobi BoulBi :
en quête d’alternatives à la voiture
Ce groupe Facebook s’adresse à tous les Boulonnais qui en ont marre des embouteillages, de la pollution, et qui souhaitent utiliser d’autres moyens de transport urbain au quotidien ou le week-end. Vélo, triporteurs, trottinette, rollers, skate, mono roues, overboard ou simplement vos pieds… Venez partager vos solutions, vos idées ou vos difficultés du quotidien pour s’entraider, partager des solutions ou remonter des problèmes aux autorités compétentes (Mairie, GPSO).
Son administrateur (Frederic Kroff, sans doute un pseudonyme) et une bonne quinzaine de « militants » interviennent très régulièrement (presque quotidiennement), photos ou vidéos à l’appui, pour décrire les problèmes ou les avancées de la mobilité vécue à Boulogne-Billancourt. On y discute aussi des nouveaux équipements de sécurité ou de confort (sans publicité), des vélos-cargos de plus en plus utilisés à Boulogne dont la géographie s’y prête, des vélos électriques, etc.
Les débats classiques sur les avantages de la chaussée partagée par rapport aux pistes cyclables en site propre ou non se retrouvent au détour d’une nouvelle rue traitée par la municipalité (ou GPSO). Des pros et des néophytes interviennent.
Il manque peut-être la présence de trottinettistes (?) et de rolleristes (?) pour défendre et discuter leur mode de déplacement encore sauvage et mal réglementé.
Ce type de groupe de discussion est de nature à inciter quelques-uns des 120 000 habitants et des 60 000 employés de Boulogne-Billancourt à abandonner leurs voitures pour leur déplacement et a suscité les débats sur la mobilité. Le réchauffement climatique, la pollution atmosphérique ou la pollution spatiale des voitures individuelles dans l’espace public ne sont plus des débats sur Mobi BoulBi. En trois mots : Val-de-Seine-Vert soutient Mobi BoulBi !RL