RD7-RD1 même combat

L’aménagement de la voie rive gauche de Seine est terminé, le département s’attaque maintenant à la voie rive droite, la RD1, côté Boulogne-Billancourt.

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En juin 2018, le département des Hauts-de-Seine a lancé la concertation préalable à l’aménagement du quai Georges Gorse, entre le pont Renault et le pont de Billancourt (1,3 km). Le principe retenu est le même que sur la rive gauche : une deux fois deux voies et des aménagements paysagers en bord de Seine.

Dix ans de bagarre

On se souvient que l’aménagement de la RD7 avait mobilisé, durant dix ans, plusieurs associations et de nombreux riverains qui contestaient les choix effectués par le département. Alors que Paris multipliait les aménagements afin de limiter la circulation automobile, il nous semblait irresponsable d’élargir la voirie conduisant à la capitale. Par ailleurs, l’aménagement des berges réduisait la biodiversité alors même que la Seine aurait dû être la voie royale pour permettre à la nature d’entrer dans Paris. Nous n’avons pas été entendus et le département a réalisé son projet.

Nous nous retrouvons aujourd’hui dans la même situation, le projet d’aménagement de la RD1 et des berges est un copier-coller de ce qui a été fait sur Sèvres, Meudon et Issy-les-Moulineaux.

Un projet nuisible

Il est évident que les aménagements réalisés sur la RD7 ont permis d’améliorer les conditions de déplacement des cyclistes et des piétons. Compte tenu de l’investissement (200 millions d’euros pour 4 km de linéaire), c’était un minimum. Pourtant, que l’on ne s’y trompe pas, d’un point de vue environnemental on est très loin du compte. Alors que partout, dans le périmètre de la métropole du Grand Paris, la place dévolue à la voiture est revue à la baisse, le département des Hauts-de-Seine continue à privilégier ce mode de déplacement. C’est contraire aux engagements de la France en matière d’émissions de gaz à effet de serre et de réduction des pollutions, et l’argent investi dans les infrastructures routières n’est plus disponible pour des aménagements vertueux. Le seul choix qu’a concédé le département lors de la concertation préalable concerne le nombre de places de parking disponibles, une simple variante qui ne remet pas en question la philosophie du projet.

Il est encore temps

Nous sommes aujourd’hui très en amont du projet, les travaux de dévoiement des réseaux sont annoncés pour 2021-2023 et l’aménagement du quai Georges Gorse pour 2023-2026. L’enquête publique, indispensable pour des travaux de cette importance (70 à 80 millions d’euros), aura lieu en 2020. Il n’est donc pas trop tard pour remonter au créneau et pour élaborer un projet alternatif, comme nous l’avions fait pour la RD7.

Luc Blanchard

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Les citoyens à l’avant-garde

La réunion publique tenue le 19 juin sur le réaménagement de la voie rive droite de Seine à Billancourt a montré comment les élus sous-estiment l’envie des citoyens pour des aménagements qui permettraient de nouveaux usages ou reports modaux dans les transports en faveur des piétons ou des vélos. La grande majorité du public présent s’est à nouveau exprimée très nettement en faveur d’autres formes routières que celle projetée selon le même schéma rive gauche. La maîtrise d’ouvrage qui réunissait ville et département en défendant un projet à 2X2 voies routières avec des pistes cyclables à double sens et unilatérales côté ville entre le Pont de Sèvres et celui de Billancourt, balayait comme à son habitude toutes les critiques. De nombreux intervenants répétaient et se plaignaient des aménagements discontinus ou dangereux, et globalement du manque d’attention pour les modes “doux” de la part des collectivités. La rupture linéaire des cheminements causée par l’accès impossible au pont de Billancourt ne trouve toujours pas de solution dans le projet malgré l’envie légitime des usagers de longer la Seine en combinant un accès direct sur le pont à partir des berges devenues accessibles.

Gil Leparmentier

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