Protéger et développer la nature en ville

Rendre nos villes résilientes, c’est-à-dire capables d’encaisser le choc du réchauffement climatique, impose de développer la trame verte et bleue. Pour y parvenir, il faut préserver les espaces de nature existants et d’abord savoir où ils sont.

Notre fédération Environnement 92 vient de publier un important travail1 démontrant que les espaces de nature sont très mal pris en compte dans les Hauts-de-Seine. À l’heure actuelle, le document cartographique de référence est le MOS (Mode d’occupation des sols), il permet de repérer les grands espaces verts mais ne prend pas en compte les petites surfaces, inférieures à 1 000 m2. De ce fait, les jardins privés ou les arbres d’alignement sont invisibles.

On ne peut protéger que ce que l’on connaît

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La différence entre les espaces de nature pris en compte par le MOS et la réalité du terrain peut être très importante. L’étude réalisée par Environnement 92 pour cinq communes des Hauts-de-Seine donne des résultats spectaculaires. Pour la commune de Bourg-la-Reine, par exemple, il s’avère que 37,6 hectares d’espaces verts ne sont pas pris en compte ! C’est une bonne nouvelle dans la mesure où nos villes s’avèrent être plus vertes que nous ne le pensions. C’est aussi un risque car ces espaces non pris en compte sont de plus en plus souvent artificialisés sans que personnes ne s’en rende compte. Les promoteurs bétonnent en toute impunité.

Renforcer la trame verte et bleue

La densification des communes qui composent la Métropole du Grand Paris renforce les phénomènes d’îlots de chaleur. La raréfaction des espaces de nature en ville et l’imperméabilisation des sols sont responsables d’une élévation des températures qui, dans le contexte du réchauffement climatique, est en passe de devenir insoutenable. La seule alternative consiste à développer la trame verte et bleue en s’attachant à mailler les espaces de nature. Pour cela, il est indispensable d’avoir une vision fine de l’existant en passant de la vision macro proposée par le MOS à une vision micro, à l’échelle de l’arbre. C’est ce que propose Environnement 92 qui va jusqu’à pondérer les surfaces de chaque espace vert en fonction de leur biodiversité potentielle. En effet, du point de vue de la biodiversité, une parcelle de pleine terre sur laquelle peuvent croître de grands arbres a plus de valeur qu’une toiture végétalisée.

Le SCOT métropolitain

Cette étude vient à point nommé car elle permet d’enrichir la base de connaissances indispensable au Schéma de cohérence territoriale (SCOT) en cours d’élaboration. Ce document d’urbanisme à l’échelle des 124 communes qui forment la Métropole du Grand Paris va fixer des règles auxquelles devront se conformer les Plans locaux d’urbanisme intercommunaux. C’est lui qui établira que chaque habitant de la Métropole doit bénéficier de 10 m2 d’espaces verts situés à moins d’un quart d’heure à pied de son domicile, comme le préconise l’Organisation mondiale de la santé. C’est également lui qui préconisera de renforcer la trame verte et bleue, il est donc indispensable que la réalité du terrain soit connue, prise en compte et valorisée.

Luc Blanchard

1. L’étude est disponible sur le site de notre fédération : www.environnement92.fr

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