Marathon pour l’île Seguin

Depuis sa création, il y a vingt-trois ans, Val de Seine Vert se mobilise pour l’aménagement durable des anciens terrains Renault. Le dernier acte a pour théâtre l’île Seguin. Après avoir tenté de passer en force, le maire de Boulogne-Billancourt a subitement fait volte-face et ouvert le dialogue. Nous avons saisi cette occasion pour faire des propositions concrètes.
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Le devenir des terrains des usines Renault a été l’une des raisons majeures de la création de l’association Val de Seine Vert, en 1992. Pour les fondateurs de l’association, l’aménagement de cette importante friche industrielle ne devait pas être laissé à des promoteurs dont le seul but est de construire des mètres carrés de bureaux.
Notre combat pour la création d’un espace vert a permis la naissance du parc Billancourt. Et grâce à nos remarques et à notre participation à de multiples réunions entre 2004 et 2008, une partie de ce nouveau quartier a reçu le Trophée national du « Label EcoQuartier ». Pourtant au regard de l’impressionnante masse de bâtiments qui a émergé de la zone dite du trapèze, notre objectif de maîtrise de la densité n’a pas été atteint. Nous devons faire face au groupement de promoteurs immobiliers DBS à qui ont été accordées des prérogatives exorbitantes sur l’aménagement de ces terrains.
Un plan local d’urbanisme inapproprié
Nos positions sur l’avenir de l’île Seguin obéissent aux mêmes objectifs : plus d’espaces verts, moins de densité, pas de tours, limitation de la place de la voiture et respect de la mémoire ouvrière du site. C’est pourquoi nous avons contesté et que nous contestons toujours les règles d’urbanisme qui doivent régir cette île. Le 9 juillet 2013, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise nous a donné raison avec d’autres associations et citoyens parties au procès de contestation de modification du plan local d’urbanisme de l’île. Avec cette même logique, nous avons contesté, le 30 décembre 2013, les nouvelles règles datées du 4 juillet 2013 devant régir ce territoire du Val de Seine.
Depuis cette nouvelle contestation, le maire de Boulogne-Billancourt a refusé tout dialogue. Et c’est seulement sous la contrainte d’obligations financières et de l’incertitude juridique née de la création de la métropole du Grand Paris, qu’il a lancé en juin dernier des discussions avec les citoyens et les associations parties à la nouvelle contestation judiciaire. Passons outre ce manque de réactivité, qui a duré un an et demi, pour remarquer que le dialogue même s’il a été intense et houleux a permis d’exprimer nos positions et de sortir du juridisme dans lequel nous avons été entraînés depuis des années.
Les propositions de Val de Seine Vert
Cette discussion a permis de montrer que les objectifs des associations ne sont pas toujours concordants ; faut-il y voir les séquelles des engagements de certains responsables associatifs lors des élections municipales de mars 2014 ? Chacun se fera son idée. Nous avons quant à nous réaffirmé avec force notre opposition aux tours et à l’implantation sur l’île de logements permanents. Nous avons également rappelé que l’histoire des usines Renault fait partie intégrante de celle de Boulogne-Billancourt. Nier ce constat, c’est nier l’histoire de la France industrielle, sociale et politique du XX° siècle. De nos réflexions est née une liste de propositions d’aménagements de l’île Seguin au regard des projets des Ateliers Jean Nouvel ; tous ceux qui le souhaitent peuvent s’associer à notre démarche. Si chacun y met du sien tout sera possible et la malédiction qui entoure les projets d’aménagement de l’île Seguin prendra fin.
Val de Seine vert

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