Ce qu’avait annoncé Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt, lors de sa campagne électorale des municipales de 2008.
La négociation menée par son prédécesseur qui avait conduit à inscrire au Plan local d’urbanisme (PLU) une constructibilité de 175 000 m2 est remise en cause.
La SAEM Val de Seine Aménagement a publié en novembre dernier son compte-rendu annuel, on y trouve le détail du nouveau projet pour l’île Seguin : « 164 200 m2 de bureaux, 39 000 m2 d’hébergements, 91 800 m2 de commerces et activités, 42 500 m2 d’équipements publics, soit 337 500 m2 ». Le maire de Boulogne-Billancourt abandonne le projet « d’île verte et ouverte » qui lui avait servi de vitrine lors des élections municipales de 2008 et tente d’imposer une densification ahurissante. Il semble oublier que le débat sur la constructibilité a déjà eu lieu.
Rappel
En 2004, lors de l’élaboration du PLU, Val de Seine Vert a longuement expliqué les raisons pour lesquelles nous nous opposions à une trop forte densification.
Nous sommes partisans d’un rééquilibrage des emplois entre l’est et l’ouest de la région parisienne. Actuellement, les salariés vivent à l’est et travaillent à l’ouest ce qui les contraint à de longs déplacements dans des conditions de plus en plus difficiles. Nous constatons que d’importantes surfaces de bureaux ne trouvent pas preneurs (10 % du parc à La Défense). Nous savons que les infrastructures prévues ne suffiront pas tant au niveau des équipements publics que des transports en commun… L’ensemble de nos arguments est consultable sur notre site internet.
Le débat a eu lieu et il a abouti à un compromis : une constructibilité de 175 000 m2 sur l’île Seguin. Pouvons-nous revenir sur cet accord ? Une densité de 337 000 m2 est-elle acceptable tant par les riverains que par l’ensemble des habitants de la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest ? À ces deux questions, la réponse est négative.
Concertation
Les associations qui constituent la « commission Seguin Rive de Seine » ont amplement prouvé qu’elles sont ouvertes au dialogue et prêtes à débattre avec les élus et les techniciens de la SAEM. Notre apport est positif, il le restera à condition que les règles du jeu soient respectées. Nous ne pouvons admettre que les compromis, durement négociés, soient remis en cause au gré des changements de municipalité. L’île Seguin n’est pas la variable d’ajustement d’une opération immobilière, c’est un lieu symbolique qui doit être porteur de notre vision du xxie siècle.
Luc Blanchard
Alain Mathioudakis