L’île Seguin est une fois de plus au centre de toutes les attentions. Les deux permis de construire sur la partie centrale de l’île ont été attaqués et le comité de suivi a rappelé ses priorités par communiqué de presse.
En décembre 2018, à la suite de plusieurs recours et d’une année de médiation juridictionnelle, un protocole d’accord sur l’île Seguin était conclu entre des associations de défense de l’environnement et la ville de Boulogne-Billancourt. Cet accord, que Val de Seine Vert a signé, porte sur une orientation d’aménagement programmée (OAP) c’est-à-dire sur le nombre de m2 construits, la hauteur maximale des immeubles, la taille du jardin… mais aussi sur l’engagement de créer un lieu de mémoire, une desserte multimodale et un comité de suivi.
Coule la Seine
Il y a quatre ans le futur aménageur était Bolloré, remplacé en 2021 par le groupement DBS (Vinci, Icade et Hines), c’est aujourd’hui Bouygues qui a la main. Plusieurs associations et fédérations membres de France Nature Environnement (FNE) sont montées au créneau pour contester ce dernier projet et ont attaqué les permis de construire. Un recours a également été déposé par un particulier. Tous contestent la densité du projet dans un contexte de réchauffement climatique.
Les associations de terrain, qui en 2018 signaient le protocole d’accord avec la ville, ont observé ces évolutions et continué à travailler au sein du comité de suivi. En juin dernier, à la demande du président Pierre Gaborit, le comité a élaboré un communiqué de presse. Il prend acte du fait que le projet Bouygues respecte l’OAP mais rappelle que plusieurs autres engagements doivent être tenus.
La bataille pour le climat et la nature menée par FNE se double d’une bataille pour la mémoire et la mobilité.
Pendant ce temps les travaux continuent. Cet été la parcelle propriété d’Emerige, à l’amont de l’île, a été défrichée au bulldozer. Une nouvelle page de l’histoire de l’île
est en train de s’écrire.
Luc Blanchard