Le fabuleux projet de GPSO !

Bienvenue au pays des merveilles, faites un vœu et il sera inscrit dans notre livre d’or. Le Projet d’aménagement et de développement durables (PADD) de Grand Paris Seine Ouest est pavé de bonnes intention. Attention tout de même aux « oublis » et au diagnostic trompeur.

Pierre angulaire d’un Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), le PADD fixe le cadre qui va permettre d’élaborer un règlement et des cartes. Les huit communes qui constituent l’intercommunalité Grand Paris Seine Ouest ont lancé il y a un an l’élaboration de ce document d’urbanisme opérationnel. Pour cela, elles doivent élaborer un projet de territoire, c’est lui qui est présenté aujourd’hui.

On y trouve, presque, tout

En quatre chapitres et trente-sept orientations, le PADD nous fait plaisir, on y parle des continuités écologiques, des trames verte, bleue, brune, noire… Bien sûr le futur PLUi doit respecter la loi et en particulier celle de 2015, dite du Grand Paris, qui impose à l’Île-de-France la construction de 70 000 logements par an. Ramené à l’échelle de GPSO, c’est 2000 logements par an qui doivent être construits sur le territoire. On ne trouve pas ce chiffre dans le PADD, il est question « d’évolution de la démographie », de « démographie raisonnée », mais tant que cette loi reste en vigueur il faudra trouver du foncier et bâtir. Le document précise que GPSO consomme 1,9 hectare par an et propose de limiter la consommation de foncier à 0,55 hectare à l’horizon de dix ans.
C’est clairement insuffisant. Il faut arrêter d’artificialiser la Métropole du Grand Paris (Paris, première couronne) et il faut le faire tout de suite.

Ce que l’on ne trouve pas dans le texte c’est un projet intercommunal sur la colline Rodin (cf. page 5) qui permettrait de renforcer les liens entre Meudon, Issy-les-Moulineaux et Clamart. L’orientation 18 qui concerne le logement n’évoque pas les gens du voyage qui devraient depuis de nombreuses années disposer d’une aire sur ce territoire.

Le thermomètre n’est pas bon

Mais en premier lieu, il faut reprocher à ce document de tout promettre sans rien hiérarchiser. Pourtant, le lecteur sent bien que tout ne sera pas possible. Pour être crédible, il faut hiérarchiser les priorités. C’est là que le bât blesse, dès l’introduction le PADD explique que le document final devra être conforme au Plan climat air énergie territorial (PCAET). Or nous contestons la validité de ce document. Lors de son élaboration, en 2020, nous avons relevé qu’il minimise les émissions de gaz à effet de serre en ne prenant pas en compte les déplacements hors des limites de l’intercommunalité. Cela peut paraître technique, mais cela revient à dire que les 320 000 habitants de GPSO ont une empreinte carbone quatre fois moins élevée que les autres franciliens ! Ce n’est pas sérieux et ce n’est pas comme ça que l’on établit un diagnostic. Comment hiérarchiser nos besoins futurs si l’état des lieux n’est pas correct ?

Pour une gouvernance partagée

Les associations de défense de l’environnement, comme la nôtre, contribuent à l’élaboration des documents d’urbanisme. Nous sommes écoutés mais pas toujours entendus. Nous avions, par exemple, demandé à ce qu’une carte précise localise les îlots de chaleur, elle ne figure pas dans le PADD, nous en reparlerons, mais où ? Il faut constituer sur le territoire de GPSO un comité ad hoc qui permettra une gouvernance partagée. Le travail initié par l’élaboration du PLUi doit se poursuivre au-delà de son adoption en 2024 et ce devrait être le premier objectif du PADD.

Luc Blanchard

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