Inventons la colline Rodin

Depuis plusieurs mois nous nous mobilisons pour la défense des carrières Arnaudet à Meudon. Le comblement a commencé, mais des avancées ont été obtenues. Maintenant c’est la colline qui surplombe les carrières qui doit être aménagée.

Pour la défense des carrières de Meudon

La mobilisation sans précédent qui a fait suite à l’annonce du comblement des carrières Arnaudet a porté ses fruits. Alors que le projet initial ne prévoyait que des puits verticaux pour accéder aux deux galeries sauvegardées, il est aujourd’hui question de maintenir la galerie en pente douce qui permettrait l’ouverture au public. C’est une bonne nouvelle. L’attention se porte maintenant sur l’espace boisé de
2,6 hectares qui surplombe les carrières.

La colline Rodin

Dans le cadre de l’appel à projet « Inventons la métropole III » la mairie de Meudon a proposé à la Métropole du Grand Paris (MGP) de retenir la colline Rodin. Ce poumon vert meudonnais qui borde les communes d’Issy-les-Moulineaux et de Clamart est depuis longtemps dans le viseur des promoteurs, cinq d’entre eux devraient présenter des projets concurrents en mars prochain. Pour l’heure, nous ne savons rien de ces projets si ce n’est qu’ils devront « prendre en considération la protection des abords du musée Rodin, classé monument historique, ainsi que son belvédère (dégageant une vue lointaine sur la Seine) ». Sur le site internet de l’agence d’architectes Triptyque, sélectionnée pour présenter un projet, on trouve également cette description : « Le site, situé entre le musée Rodin de Meudon et la gare de Meudon, accueillera un grand parc public arboré, des logements sociaux et étudiants, ainsi que des commerces et des ateliers d’artistes. ».

Reconversion d’une friche urbaine

Si vous vous promenez sur la colline Rodin, et vous pouvez le faire virtuellement sur Google Earth, vous vous rendrez compte que cette friche, qui a accueilli des carrières de 1872 à 1923 mais aussi un fondeur et une entreprise du bâtiment, est aujourd’hui largement reconquise par la nature. Entouré de zones pavillonnaires et de leurs jardins, c’est un maillon important d’une « pénétrante » verte, qui permet de rafraîchir la ville dense. Construire sur cette colline, c’est-à-dire imperméabiliser un peu plus ce territoire, c’est faire un choix qui peut être lourd de conséquences.

Si l’on se réfère au Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), en cours d’élaboration (cf. page 4), il faut « Préserver autant que possible la végétation et les arbres existants pour leur fonction d’îlot de fraîcheur (…) Favoriser la désimperméabilisation des sols ». La colline Rodin n’est pas mentionnée comme corridor de biodiversité, mais il est largement question des continuités écologiques vertes et bleues,
dont cette friche urbaine fait partie.
Hiérarchiser les priorités

La volonté de la ville de construire des logements sociaux est légitime, mais il faut aussi s’assurer que la biodiversité n’aura pas à en souffrir. Nous sommes à l’heure du réchauffement climatique et de l’extinction des espèces, la ville dense que nous connaissons va vite devenir invivable. Sur le territoire de GPSO la priorité est de renaturer. Les logements sociaux devront être construits mais en suivant les prescriptions du PLUi : « Lutter contre l’étalement urbain pour préserver les continuités écologiques en : – persévérant dans le renouvellement de la ville sur elle-même ; – incitant à la réhabilitation et rénovation du bâti existant lorsque cela est possible ».

La renaturation de cette friche de 2,6 hectares permettrait non seulement de renforcer la trame verte sur Meudon et Issy-les-Moulineaux mais aussi sur Clamart. Cela permettrait de renforcer les liens avec une commune voisine de Grand Paris Seine Ouest. Le PLUi précise qu’il faut « Consolider les liens et limiter les ruptures au sein de GPSO et avec les territoires voisins ».
La colline Rodin pourrait être l’occasion de joindre le geste à la parole.

Luc Blanchard

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