L’Arbre de l’Année sera-t-il altoséquanais ?

Le Hêtre pourpre du Lycée Lakanal s’est qualifié parmi les deux finalistes du concours organisé par l’ONF. Ce succès francilien, récent, marque une très forte prise de conscience de l’opinion et un changement bienvenu de la place de l’arbre en peu de temps.

Crédit photo : Jean-Pierre AUJOULET, AAAELLK

Il aura attendu son deuxième centenaire pour accéder à une notoriété nationale : pourtant, difficile de dénombrer le nombre de lycéens qui ont étudié à l’ombre de ses branches, de Charles Péguy à Frédéric Joliot Curie en passant par Jacques Chaban-Delmas. Âgé de 220 ans environ, le Hêtre pourpre de Lakanal a été sélectionné pour représenter l’Île-de-France au concours de «L’Arbre de l’Année», et se paie même le luxe de se qualifier en finale : impensable il y a cinq ans, nous confient les organisateurs du concours.

Ce succès, on le doit forcément un peu au candidat lui-même, d’une couleur incroyable, majestueux, et dans un particulièrement bel état de conservation malgré son grand âge. On le doit également à la mobilisation de l’association des anciens élèves de Lakanal, du Lycée lui-même mais aussi des collectivités qui se sont emparées de cet enjeu désormais national. La même mobilisation est observée avec son concurrent direct, le Hêtre pleureur de Bayeux, soutenu par la Normandie toute entière.
C’est là que réside la nouveauté.

D’un sujet de niche réservé à la presse spécialisée il y a encore dix ans, la question de la végétalisation est devenue un sujet grand public, dans tous les titres et dans tous les JT. Chaque citoyen semble s’en être emparé, en témoignent les pétitions qui fleurissent lors des abattages d’arbres, mais aussi les très fortes demandes de végétalisation lors des constructions neuves. Avec le dérèglement climatique et les fortes sécheresses en milieu urbain, la question de quel végétal, comment et où le planter devient une préoccupation majeure qui, donc, s’invite désormais à l’agenda politique.

Il ne s’agit plus seulement d’une lutte environnementaliste — par ailleurs chère à Val de Seine Vert depuis sa fondation —, mais d’un enjeu majeur d’urbanisme et de santé publique qui appelle plus que jamais notre vigilance. Et qu’importe s’il aura fallu si longtemps pour faire émerger ce débat au niveau qu’il mérite : du haut de ses 35 mètres, l’arbre bicentenaire de Lakanal, devenu une vraie star, le savait sans doute déjà !

Serge Brière

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