Deux ans après sa promulgation par la Commission européenne via son agence de la sécurité aérienne, la réglementation IR-OPS a été mise en application en France le 28 octobre 2014. Cette réglementation exige que le transport des passagers au-dessus des zones densément peuplées se fasse avec des hélicoptères modernes possédant deux moteurs.
Cette nouvelle réglementation touche 78 % des vols arrivant ou partant de l’héliport d’Issy-les-Moulineaux, indique M. Dominique Orbec, président de l’Union française de l’hélicoptère, puisque effectués par des appareils monomoteurs. M. Orbec défend l’utilisation commerciale de l’hélicoptère en précisant que cette activité ne fait courir aucun risque aux passagers et qu’il n’y a eu aucun accident mortel concernant cette activité. Les statistiques de la DGAC sont là pour établir la vérité : de 2006 à 2013 il y a eu 33 accidents d’hélicoptères en France causant 14 morts. Même si ce mode de déplacement est bien plus sûr que le vol en avion de tourisme (132 morts) ou ULM (160 morts) au cours de la même période, il n’en demeure pas moins que la chute sur un immeuble en zone dense occasionnerait une catastrophe humaine.
Réduction des nuisances sonores
Les conséquences immédiates pour les populations voisines de l’héliport sont la réduction très sensible des nuisances sonores, ce que beaucoup apprécieront. Outre cela, cette réglementation ne touche pas les transports sanitaires (SAMU) ni les déplacements officiels (police, pompiers, ministères…) effectués depuis longtemps en bimoteurs. Pour l’activité commerciale, l’utilisation d’hélicoptères bimoteurs sera bien plus onéreuse et consommera plus de carburant ce qui devrait limiter l’activité transport des passagers, mais touchera moins l’activité du transport spécialisé (surveillances, héligrutages…) puisque les monomoteurs restent autorisés. Ainsi, nos actions menées depuis plus de vingt ans pour une réduction très sensible du bruit des hélicoptères dans les villes (Vélizy, Sèvres, Meudon, Issy-les-Moulineaux, Paris XVe…) sont confortées par cette application réglementaire.
Michel Riottot