Grand Paris Express fait débat

Une consultation sur le tracé d’un futur métro automatique est lancée sur la portion Pont de Sèvres – Noisy Champs (Seine-Saint-Denis). Plusieurs réunions publiques sont programmées sur Boulogne-Billancourt, Sèvres, Issy-les-Moulineaux et Vanves. C’est le moment de nous exprimer sur le fond du dossier comme sur le projet qui nous est présenté. L’enquête publique suivra en novembre, le début des travaux est prévu fin 2013…

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Les sondages pour le Grand Paris Express sont réalisés jusque dans le parc de Saint-Cloud, ici en juillet au rond-point de la Balustrade.

Disons-le d’emblée, le Grand Paris, tel qu’il a été pensé par le précédent gouvernement, nous semble inadapté. Il ne tient pas compte des besoins de l’ensemble du territoire français. Encore une fois la richesse appelle la richesse et l’Ile-de-France est honteusement privilégiée.

Il est évident que les Franciliens souffrent de mauvaises conditions de transport et qu’il est urgent d’intervenir. Il faut investir dans la réhabilitation de nos transports en commun, créer des pistes cyclables, accompagner les usagers pour qu’ils limitent leurs déplacements en voiture… Mais là n’est pas le sujet. Ce dont il est question c’est de créer un nouveau moyen de transport lourd, un métro automatique. À nouveau se pose la question de l’équilibre territorial. Les besoins les plus criants sont au nord de Paris et la société du Grand Paris propose de commencer par l’ouest, cherchez l’erreur. Il nous semble que cette curieuse gestion des priorités est la première difficulté.

Pont de Sèvres – Noisy Champs (Seine-Saint-Denis)

Comme Daniel Mouranche le constatait dans notre dernier numéro « Les milliards de Grand Paris Express : petit service pour GPSO, folle aubaine pour ses deux barons ». Il faut bien comprendre le contexte dans lequel a lieu cette consultation. À Boulogne-Billancourt un projet de 330 000 m2 de bureaux est proposé sur l’Île Seguin et, au Pont d’Issy, ce sont 235 000 m2 de bureaux qui sont prévus. Deux projets qui sont la partie émergée du contrat de développement territorial (CDT) conclu avant l’été entre l’État et Grand Paris Seine Ouest (cf. la Lettre n° 63 de mai 2012). Nous l’avons dit : « ce n’est pas le Val de Seine que nous voulons ». Le nouveau métro sert des projets qui ne vont pas dans le sens de la ville durable. Nous pensons qu’il faut bloquer ces délires mégalomanes et résoudre les problèmes de liaison de banlieue à banlieue à l’ouest de Paris par des réseaux de bus à haut niveau de service.

Cette position de principe ne nous empêche pas de réfléchir au projet qui nous est proposé. Les trois gares prévues sur notre territoire nous semblent mal placées. Nous aurions voulu qu’un lien soit fait entre les trois radiales qui entrent dans Paris (la ligne de train Montparnasse, le RER C et la ligne 9 du métro), ce n’est pas le cas. Alors soyez-en sûrs, il va y avoir débat.

Alain Mathioudakis, Luc Blanchard

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