Coup de force au parc des Glacières !

Le parc des Glacières est depuis longtemps dans le collimateur des aménageurs. Il y a un an, une première attaque avait été repoussée, la deuxième lui a été fatale. Cette « rénovation » menée à la hussarde, sans concertation, pose de nombreuses questions.

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Coupes à blanc dans le Parc des Glacières 
à Boulogne-Billancourt.

Il y a tout juste un an dans notre numéro de rentrée (n° 64), nous faisions le point sur le dossier du parc des Glacières à Boulogne-Billancourt en intitulant l’article consacré à ce sujet « Parc des Glacières, un combat gagné ? ». Nous avions raison d’être sceptiques sur l’arrêt de tous les projets concernant cet espace vert si particulier puisqu’il essayait d’allier promenades champêtres et activités sportives. Malheureusement la réalité nous a donné raison.

Le 30 mai 2013, le conseil municipal de Boulogne-Billancourt adoptait « un fonds de concours pour la communauté d’agglomération GPSO ». Le contenu de la délibération, moins sibyllin que son titre, visait l’aménagement de divers espaces verts de la ville dont « la rénovation du parc des Glacières ». Là encore l’usage de certains mots a masqué la réalité. Le parc ne sera pas rénové, il va être transformé en parc d’activités sportives. Le terrain polyvalent va être agrandi, 1 000 m² de terrains de pétanque vont être construits et un club-house pour les sportifs va être installé, malgré les dénégations de l’équipe en charge du projet. Ces travaux, qui ont d’ailleurs commencé 6 jours plus tard ne permettant pas de lancer le moindre recours, ont débuté par l’abattage d’une centaine d’arbres. Des riverains ainsi que des membres de notre association ont essayé de négocier auprès de l’aménageur afin de sauvegarder une dizaine d’arbres. Un accord fut obtenu en ce sens. Mais quelques jours plus tard, un arbre faisant partie de cette liste fut malgré tout coupé pour des raisons phytosanitaires.

La fausse rénovation du parc des Glacières

Malgré la signature d’une pétition par
un millier de riverains, et les nombreuses rencontres tant avec les aménageurs de GPSO qu’avec les responsables de l’association sportive ACBB, nous n’avons pas été entendus et nos contrepropositions d’aménagements n’ont pas été considérées.

À l’approche des municipales de mars 2014, le maire de Boulogne-Billancourt a voulu satisfaire une partie de son électorat lui réclamant plus de terrains de sport. Délaissant en cela les riverains et les habitués du parc, le maire leur a refusé toute véritable concertation ; une réunion d’information très confidentielle, qui a lieu en décembre 2012, et qui a présenté un projet ne correspondant pas à la réalité, ne peut être considérée comme un espace de concertation.

Après le faux référendum sur l’île Seguin, il y a désormais la fausse rénovation du parc des Glacières !

Face à de tels agissements d’évitement et de non-transparence, qui sont au fond assez répandus dans les Hauts-de-Seine, les citoyens et les associations doivent faire preuve de ténacité et de persévérance. Cette mésaventure pose le problème du statut d’une part des arbres en milieu urbain et d’autre part des parcs et jardins qui pour l’instant sont soit lacunaires soit peu clairs ; le résultat étant la perte d’espace de biodiversité et de lieux de convivialité.

Une problématique plus vaste a resurgi dans ce dossier : celle du discrédit que les élus essaient à chaque fois de jeter sur les actions citoyennes et associatives en les qualifiant de « manipulation politique ». Faire entendre le bon sens ou le droit n’est pas de l’ordre de la manœuvre politicienne mais de celle de la conscience citoyenne !

Alain Mathioudakis

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