Sentinelles de la nature

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Les sentinelles de la nature sont des citoyens conscients des atteintes à l’environnement ou des initiatives qui lui sont favorables. Ils les repèrent et les signalent sur une application numérique.

Les atteintes (dépôts sauvages de déchets industriels ou du BTP, déversements de produits toxiques, abattages d’arbres d’espaces protégés) ou les initiatives favorables (renaturation d’une rivière, nettoyage de forêts…) sont soumises aux représentants du mouvement France nature environnement (FNE). Ces signalements citoyens sont filtrés, analysés et assemblées en fiche thématique. Une sentinelle n’est pas un délateur qui dénonce son voisin jetant des papiers dans la rue… il s’agit de signalements plus importants détaillés et cartographiés sur une carte régionale.

Comment devenir sentinelle

Pour devenir sentinelle il faut d’abord créer un compte sur internet qui permettra d’échanger et de vérifier la véracité des faits proposés. Les données de la sentinelle sont protégées par la loi informatique et liberté et les règlements européens de protection de la personne. Les informations doivent être détaillées et accompagnées de photos libres de droit. Le régulateur local du mouvement décide alors de la marche à suivre et de la mise en ligne des informations après vérification. Sentinelles de la nature n’est pas un service public et n’a pas vocation à se substituer à la police de l’environnement.

Un peu d’histoire

C’est en 2015 que la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA) a élaboré une interface cartographique participative de signalement des atteintes à l’environnement et cette superbe avancée s’est propagée dans la plupart des fédérations régionales de FNE. Quatre objectifs sont poursuivis : dynamiser la mobilisation citoyenne, améliorer la prévention et la résorption des atteintes environnementales, favoriser les actions en faveur de l’environnement et harmoniser les pratiques du mouvement. Il suffit d’aller sur le site de FNE nationale ou de FNE Île-de-France pour évaluer sur les cartes interactives les points orange des atteintes à l’environnement et les points verts des actions favorables. Les atteintes les plus graves peuvent donner lieu à un recours juridique.

Où en est-on en Île-de-France ?

L’opération Sentinelles de la nature débute dans notre région et notre fédération forme des référents locaux pour accompagner les associations. L’initiative doit s’amplifier, surtout lorsque nous allons sortir de la crise sanitaire actuelle car tous les lobbys économiques, des industries polluantes aux agriculteurs productivistes demandent le report ou la mise en sommeil de toutes les normes environnementales. La fin de l’année 2020 et l’année 2021 vont être très difficiles pour la protection de la nature… à nous d’être vigilants et actifs.

Michel Riottot

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Lire l’article du Journal du Dimanche du 5 juillet 2020

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Dossier Vinci, une « victoire » au goût amer

Il y a un an, Val de Seine Vert portait plainte, aux côtés d’Environnement 92 et de France Nature Environnement Île-de-France, contre une filiale de l’entreprise de BTP Vinci qui déversait du béton dans la Seine. L’entreprise, prise en flagrant délit, a été condamnée dans le cadre d’une procédure de « comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité » (CRPC). Créée en 2014 sur le modèle américain, pour désengorger les tribunaux, cette procédure permet aux contrevenants de plaider coupable et de négocier une amende avec le procureur de la République.

50 000 euros d’amende

Le mercredi 11 mars 2020, le tribunal correctionnel de Nanterre a confirmé la condamnation de l’entreprise à 90 000 euros d’amende, dont 40 000 avec sursis, pour avoir « déversé de manière accidentelle, dans la Seine, de l’eau grise chargée de sable et de traces de ciment désactivé, ayant pour effet de nuire à la reproduction des poissons sur une surface de 25 m2 ».

Les associations dénoncent cette parodie de justice car les déversements en Seine ont duré 18 mois et n’avaient rien d’accidentels ! Le président du tribunal a renvoyé les débats sur les dommages et intérêts au 18 septembre 2020

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