Pour respecter les dispositions des lois concernant la transition écologique, la lutte contre le réchauffement climatique, les collectivités territoriales élaborent des PCAE à partir d’un diagnostic des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à leur territoire.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a élaboré un guide méthodologique pour aider les collectivités à faire un diagnostic et à prendre ensuite les bonnes décisions. Les engagements de la France lors de la COP21 de Paris sont de baisser de 20 % les émissions de GES en 2020, de 40 % en 2030 et de 75 % en 2050 par rapport aux émissions de 1990. Or, depuis cette dernière date, les émissions de GES ont continué à croître régulièrement, en 2017 elles sont supérieures de 13,6 % à celles de 1990 selon l’INSEE. En 2017, les émissions de GES par Français – ou empreinte carbone – sont de 11,2 tonnes.
GPSO sous-évalue ses émissions de GES
GPSO a élaboré un premier Plan Climat Énergie en 2010 après avoir réalisé un diagnostic qui indiquait des émissions de GES à hauteur de 1,409 million de tonnes. Pour son PCAE de 2019, les émissions sont de 1,477 million de tonnes de GES (valeur 2016). L’empreinte carbone d’un habitant de GPSO est donc de 4,64 tonnes/hb/an, soit moins de 60 % d’un habitant de Paris. Il y a de quoi être fiers, comme le sont nos édiles, mais les associations tentent de comprendre les différences surtout quand elles constatent qu’aucun progrès n’a été effectué en huit ans et que le PCAE de GPSO souhaite diminuer de 20 % les émissions pour atteindre 1,2 million de tonnes/an.
L’incrédulité des associations est renforcée quand elles examinent la manière dont le diagnostic de 2016 a été fait en ne portant que sur la surface cadastrale et ne prenant pas en compte tous les échanges, que ce soit les transports de personnes, de marchandises ou de services, avec les territoires voisins et, a fortiori, tous les échanges avec les autres territoires tels, par exemple, les voyages des cadres de GPSO (40,4 % de la population en 2014).
Prendre en compte les flux aval et amont des activités du territoire (l’achat de produits, les déplacements, les immobilisations au sens économique, les déchets, l’utilisation des produits et leur fin de vie, etc.) représente plus de 50 % des émissions de GES. Ne pas les prendre en compte c’est se tirer une balle dans le pied car les progrès et réduction sur ces flux seront plus faciles à réaliser que sur les consommations énergétiques locales des habitants.
Michel Riottot