Brûler les épluchures

La gestion des déchets sur nos marchés n’est pas conforme aux règlements. Ils doivent être triés, et la partie organique être collectée à part du reste afin d’être compostée ou valorisée par la méthanisation.

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En fin de marché, les gros tas d’ordures mélangées font désordre, cageots plastiques ou bois, boîtes en polystyrène des poissonniers, épluchures, cartons, fruits abîmés, tout ça est ramassé puis benné dans les trémies de l’usine Isséane. Pourtant, brûler des biodéchets ne présente pas grand intérêt énergétique et cette matière ferait mieux de retourner à la terre sous forme d’amendements.

GPSO, la communauté de communes, prévoit enfin de mettre des conteneurs de tris à disposition des forains. Il est pour le moins paradoxal de la part de communes si attentives à leur image de tant tarder à le proposer, car les marchés étant installés sur les espaces publics, ouverts à tous et de fait très visibles, l’insouciance des gestionnaires et des collectivités pour le tri décourage forcément les usagers pour de bonnes pratiques.

Des déchets considérés comme du carburant

Isséane, l’usine d’incinération d’ordures ménagères, dont beaucoup ignorent la présence sur les quais de Seine à Issy, a fêté récemment avec Jacques Gautier, le président du SYCTOM, son dixième anniversaire en petit comité. Étaient présents les patrons d’EDF et de Suez attentifs aux capacités énergétiques de l’usine. Des calories fournies par au moins 25 % d’emballages et par plus de 30 % de biodéchets qui partent en fumée !

Les exploitants semblent s’en rendre compte et une transformation importante de la partie d’Isséane, actuellement dédiée au tri, est à l’étude. De nouvelles installations qui permettront de traiter les biodéchets à Issy, comme à Ivry avec des procédés de méthanisation, et où le projet de déconstruction/reconstruction de cette autre usine du Syctom a fait l’objet de longs débats. La commission d’enquête vient de publier son avis favorable, malgré toutes les critiques émises pour un bâtiment de plus d’un milliard d’euros qui affichera contrairement à Issy des cheminées provocantes.

Ces transformations et projets sont alimentés par des moyens considérables, des milliards d’euros planifiés sur le long terme, que le nouveau plan régional PRPGD, Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets, en cours de rédaction doit intégrer, hélas dans une configuration qui laisse peu d’espoir au recyclage, recherchant plutôt la fonction calorifique des déchets avec des usines faites pour ça.

Gil Leparmentier

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