Bio, local et gratuit

Des légumes gratuits, qui poussent en pleine ville : c’est le pari des animateurs des Incroyables Comestibles. Né en Angleterre en 2008, le mouvement se répand dans les villes altoséquanaises et au-delà.

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Sans doute les avez-vous aperçus en passant allée des Dominicaines ou allée Émile Pouget à Boulogne-Billancourt, mais vous ne saviez peut-être pas que ces légumes sont à la disposition de chacun. Ces potagers urbains, ont les doit à l’antenne locale des Incroyables Comestibles, qui les installe et les entretient.

La charte de ce mouvement qui se présente comme « mondial » prône en effet « le don, le partage et la gratuité ». « Planter partout là où c’est possible, avec bon sens et dans le respect des lieux et des personnes, et mettre en partage nos actions et nos récoltes », peut-on encore lire.

Ces plantations ont aussi une forte exigence environnementale. Outre le respect de la saisonnalité des cultures, aucun engrais n’est utilisé et les procédés de « culture bio-naturelle » comme la permaculture sont privilégiés.

Expérimentations

Ces installations s’inscrivent dans le cadre de l’appel à projets de végétalisation lancé par l’agglomération Grand Paris Seine Ouest. Mais l’activité de l’association ne se borne pas à l’entretien de ces dernières, autour desquelles sont déployées des animations pédagogiques. Outre les Zinzins, les « z’instants z’incroyables » qu’ils organisent tous les deuxièmes mardis de chaque mois dans le quartier du Trapèze, ces boulonnais se retrouvent régulièrement autour de goûters participatifs, ateliers de cuisine ou d’échanges autour des bons procédés de culture.

« Si on s’y met tous, on change le monde ! », promet la charte du mouvement. Associer chaque habitant de villes aussi peuplées que celles du Val de Seine à de telles actions semble toutefois peu réaliste aujourd’hui, d’abord face au faible nombre de terrains disponibles.

Des espaces rares

Reste que l’initiative du mouvement ne peut, à elle seule, installer des circuits courts et une production locale à même d’assurer l’alimentation en milieu urbain.

L’utopie se confronte d’ailleurs à la réalité des faits à Albi, où des élus et l’ancien président local des Incroyables Comestibles se sont fixés pour objectif d’atteindre l’auto-suffisance alimentaire de la ville en 2020, avec un plan doté d’une enveloppe budgétaire de 300 000 euros.

Plus nuancés que l’opposition municipale qui n’hésite pas à qualifier la démarche de bidon, les Incroyables Comestibles d’Albi eux-mêmes reconnaissent que les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées. Outre le peu d’attrait de beaucoup de producteurs pour le local, la mairie peine aussi à trouver des terres disponibles : elle compte racheter 70 hectares en bordure du Tarn… mais en juillet dernier, l’AFP relevait que seuls neuf hectares ont pu être acquis à ce jour.

S.B.

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