Plusieurs associations, dont Val de Seine Vert, ont introduit un recours gracieux afin que le maire de Boulogne-Billancourt reconsidère son projet de tours élaboré avec l’architecte Jean Nouvel.
Le 3 mai 2011, le commissaire enquê- teur chargé de l’enquête publique sur la révision partielle de Plan Lo- cal d’Urbanisme (PLU) de Boulogne-
Billancourt a donné un avis favorable au pro- jet “Baguet/Nouvel” sur l’île Seguin. Après avoir constaté que sur les 420 avis exprimés, 348 étaient contre le projet et 72 pour, le com- missaire écrit : « Je comprends leur réticence à ce projet […] mais la restructuration de l’île créera une dynamique évolutive de bien-être pour toute la population actuelle […] ».
Il s’agit à l’évidence d’une profession de foi ! Le commissaire, comme le maire de Boulogne- Billancourt et la majorité de son conseil sont partisans de faire de l’île le « premier cluster culturel du Grand Paris » pour reprendre les termes des luxueuses brochures produites par la société d’économie mixte chargée de son aménagement.
Ce qu’ils oublient
Ces brochures publicitaires, bilingues, mé- langent habilement la réalité et la fiction pour faire croire que le projet est irrémédiablement engagé. Les associations qui accompagnent depuis le début les réflexions menées sur l’ur- banisation du 8e quartier de Boulogne-Billan- court, le fameux « G8 », ne sont pas d’accord. Plusieurs d’entre elles, dont Val de Seine Vert, ont mandaté l’avocat Pierre Gaborit afin de demander au maire de reconsidérer son pro- jet. Si ce dernier ne veut toujours pas nous répondre, la seule solution qui restera aux as- sociations sera de saisir le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.
Mobilisation lors du conseil municipal de Boulogne-Billancourt, le 16 juin dernier.
L’ampleur de la mobilisation
Pendant ce temps, la contestation s’organise et les riverains rejoignent les associations de défense de l’environnement. Le blog « Sauvons l’île Seguin » et la forte mobilisation lors du conseil municipal du 16 juin, qui a vu l’adoption du PLU modifié par le conseil municipal, sont deux bons exemples de ce qui peut être fait « sur le terrain ». Les chèques de sou- tien que nous recevons afin de nous permettre de payer notre avocat sont également un indicateur de la déter- mination de tous les défenseurs de l’environnement. Il est indispensable d’amplifier encore cette mobilisation en démontrant que l’aménagement de l’île Seguin a valeur de symbole et concerne les Franciliens, bien au- delà du Val de Seine.
Alain Mathioudakis, Luc Blanchard