Vingt-cinq ans après sa création, La Lettre de Val de Seine Vert se modernise. Dans un territoire en pleine mutation, elle se concentrera toujours sur l’urbanisme, l’environnement et les patrimoines, tout en s’ouvrant davantage aux initiatives citoyennes innovantes.
En 1992, l’association Val de Seine Vert prenait son envol. En vingt-cinq ans, elle a accompagné, à la mesure de ses équipes et de ses moyens matériels, le changement de physionomie du bassin de vie dans lequel elle exerce son action. Les bâtiments industriels ont cédé leur place à des mètres carrés de logements et de bureaux. Des habitants sont partis, d’autres sont arrivés. Les pollutions de l’eau, de l’air et les nuisances sonores ont progressé insidieusement, avant de faire la « une » avec les pics de pollution aux particules fines.
Le Val de Seine a poursuivi son lent et inexorable embourgeoisement ; l’ensemble de son territoire devenant l’objet de spéculations foncières et immobilières. En 2017, un constat s’impose, l’essor du mouvement de « gentrification » que connaissent bien des quartiers de Paris et des villes proches en est ici à son balbutiement. En effet, les valeurs des « gentrifieurs » reposent « davantage sur des idéologies culturelles que sur des valeurs marchandes : la ville nature, le voisinage, le bâti ancien, l’histoire locale, la ville festive et, surtout, le cosmopolitisme et la coexistence sociale1 ». À l’opposé, donc, de certains habitants qui sont plus adeptes du mouvement « Not In My BackYard ou Nimby », expression utilisée pour décrire l’attitude de personnes refusant tout projet local d’intérêt général proche de chez eux.
En vingt-cinq ans, nos outils de communication ont évolué au rythme des progrès technologiques. Ainsi à notre trimestriel papier se sont joints un site internet et une page facebook. Nous fêtons également ce quart de siècle d’existence par un changement de nom que vous venez de découvrir : notre lettre s’appelle désormais Écho
Val-de-Seine, encore plus ouverte au monde qui nous entoure.
Alors dans vingt-cinq ans, en 2042, celle ou celui qui portera la parole de notre association sous la forme de messages électroniques virtuels, se réjouira qu’après l’ère du béton à tout va soit venue celle de la ville apaisée, celle de la fin de la voiture individuelle grâce au développement des transports collectifs multiples : tramways et bus urbains, navettes fluviales, téléphériques, voitures intelligentes et collectives ; celle de la fin des m² de bureaux privatifs au profit d’espaces de rencontres ouverts à tous, celle de la fin des espaces non utilisés par le développement des toits des immeubles et des bords de rue devenus des lieux de cultures agricoles.
Alain Mathioudakis