C’est la question que l’on peut se poser, après l’autorisation de construire accordée en lisière du parc Henri Barbusse, sur le terrain du 36 de la rue Henri-Tariel.
Vestige du domaine des princes de Conti, le parc Hen ri Barbusse, situé
sur les hauteurs de la ville, offre des points de vue su- perbes sur l’ouest parisien. Cet espace vert de 4,2 ha, étiré en longueur, se carac- térise par une forte déclivité. La parcelle sur laquelle porte le permis de construire est proche de l’accès principal, au plus étroit du parc. D’où l’intérêt de préserver les fonds de parcelles boisés en lisière, comme le prévoit le PLU (Plan local d’urbanisme) qui classe les terrains limitrophes du parc en zonage Ueb.
Cette classification, comme l’indiquait l’association isséenne ACTEVI dans son recours gracieux, « vise à permettre la construction de petits immeubles en bordure de rue (…) tout en limitant de manière drastique toute possibilité de construction en fond de parcelle (pas plus de 10 % d’emprise au sol); cela afin de maintenir un environnement végétalisé en bordure de parc. »
Qu’en est-il aujourd’hui dans les faits? Le permis de construire, accordé sur la foi de fausses déclarations – le pro- moteur indiquait 13 arbres en fond de parcelle alors qu’un contrôle d’huissier en a dénombré 26 – est maintenu, en dépit des solides arguments soulevés par nos collègues d’ACTEVI. Tous les arbres de fond de parcelle sont abattus. Une fois encore, l’intérêt du constructeur pré- vaut sur la préservation des espaces boisés existants.
Au-delà du cas d’espèce, cet exemple témoigne de l’attitude de fermeture à laquelle se heurte, loin des effets d’annonce, l’action des associations. La mairie est-elle prête à tolérer l’ex- pression d’une démocratie participative citoyenne?
Communiquer signifie partager, mettre en commun, et donc accepter le débat. Les « palissades [soi-disant] communicantes » placées le long du chantier du futur écoquartier, quai de Stalingrad, témoigneraient plutôt d’une confusion archaïsante – délibérée? – entre le fait d’informer et le fait de communiquer. La société change; ces changements appellent d’autres modes de gouvernance.
Anne-Marie Siramy