Ville ou village ?

Des centaines d’enfants dorment dans la rue. Mais proposer des logements très sociaux et d’urgence ne semble pas près d’être accepté par tous, particulièrement dans nos « villages » « épargnés » par la mixité sociale. Les projets de logements collectifs sont les plus attaqués par des recours de voisinage
et près de 30% d’entre eux sont abandonnés.

L’hiver dernier, on nous demandait de nous solidariser pour une « nuit de la solidarité métropolitaine » à la recherche et au comptage des SDF « pour mieux connaître leurs besoins (sic) ».

Dis-moi ce dont tu as besoin, je t’expliquerai comment t’en passer.

L’interprétation conservatrice des 25% de logements sociaux de la loi SRU est que c’est un plafond alors que c’est un plancher, un minimum. 54% des foyers de GPSO pourraient bénéficier d’un logement dit social. GPSO est à 21% de logements sociaux. 18 000 foyers sont en demande.

Il n’est pas simple de définir ce que pourrait être une ville à la densité humaine maîtrisée. Le moindre projet de rénovation, surélévation, attire de nombreuses contestations. Et on a souvent raison de s’élever contre des projets aberrants dus à la cupidité des promoteurs et à celle
de ceux qui leur vendent des parcelles.

Quand un projet se propose de détruire 13 logements du parc privé dans un état précaire pour en construire 52 nouveaux dont 13 logements sociaux dans un secteur très favorisé, sans artificialiser ne serait-ce qu’1m2 de pleine terre, on peut se révolter contre la hauteur et le caractère inesthétique du bâtiment projeté, on peut penser aussi au mal-logement.

La Ville offre de nombreux services grâce à sa densité verticale. Les commerces, espaces culturels et de formation auront beaucoup plus de possibilité d’y être proposés du fait d’une accessibilité certaine et d’un bassin de population important.

Les mobilités y sont facilitées, moins polluantes par habitant, et les économies d’échelles sont nombreuses.

Il faudrait construire une dynamique « enfantine » dans nos villes, attirer des jeunes, faciliter leur implantation et cela seule une politique de logements dits sociaux,
à proximité des transports, la rend possible et nous disposons de tous les services publics nécessaires.

Pour cela nul besoin d’artificialiser des terres, on peut s’élever sur du bâti existant.

Le marché a tranché sur l’attractivité des différentes communes du Val de Seine. La Ville la plus dense avec
20 000 habitants au m2 contre à peu près 6 000 à Chaville ou à Sèvres est aussi largement celle où la « loi » de l’offre
et de la demande est la plus extrême.

Frédéric Puzin

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