La ligne 10 du tramway, anciennement dénommée « Tramway Antony-Clamart » (TAC) entre en phase travaux. Les associations de défense de l’environnement, intervenues avant, pendant et après l’enquête publique afin de faire évoluer le projet, en appellent maintenant au tribunal.
Le T10 doit relier, à l’horizon 2021, la Croix de Berny à Antony et la place du Garde à Clamart. Pour ce faire, il emprunte la RD986 jusqu’au carrefour du 11 Novembre 1918 à Châtenay-Malabry puis la RD2 jusqu’à l’entrée de Clamart, à l’est de la forêt de Meudon. La seconde phase, qui lui permettra de rejoindre la ligne 15 du Grand Paris Express, reste indécise : gare de Clamart ou Issy RER, en souterrain ou en surface, en tout cas pas avant 2030. Pourtant, sans phase 2, le trafic ne justifie pas le tramway, mais ceci importe peu aux promoteurs immobiliers de Châtenay-Malabry et du Plessis.
L’enquête publique
La consultation qui s’est déroulée en octobre 2015 a pointé plusieurs problèmes de fond qui ont conduit le commissaire-enquêteur à formuler deux réserves et cinq recommandations. Nous nous félicitons, en particulier, que les itinéraires cyclistes qui étaient traités comme des variables d’ajustement aient été revus. La piste de Clamart, qui devait quitter la D2 à 500 m du terminus, pour partager avec les promeneurs une sente forestière très pentue, a été réimplantée le long de la voirie départementale.
La forêt en danger
D’autres questions, non moins importantes, n’ont malheureusement pas trouvé de solution. Le point d’achoppement principal concerne le site de maintenance et de remisage des tramways. Ce site de 3,5 hectares aurait pu être implanté sur la zone industrielle Novéos au Plessis-Robinson mais, devant l’opposition résolue du maire, il a été décidé de l’implanter dans la forêt de Verrière sur la commune de Châtenay-Malabry ! Cette décision est contestée, y compris par l’autorité environnementale qui considère que « l’impact du déboisement de 3,5 hectares cumulé à ceux du chantier d’un échangeur de l’A86 (implanté lui aussi sur Châtenay-Malabry) peut être plus important que ne l’estiment les porteurs du projet ».
Des compensations qui n’en sont pas
Pour compenser ces impacts environnementaux, que les porteurs du projet estiment ne pas pouvoir éviter, une démarche de compensation écologique a été engagée. Les 3,5 hectares de la forêt de Verrières sont échangés contre 5,2 hectares en Seine-et-Marne. Il s’agit d’un marché de dupe, car les forêts de la zone dense, en première couronne parisienne, ne sont pas échangeables, elles doivent impérativement être sauvegardées.
Val de Seine Vert soutient donc les associations regroupées autour de Sud environnement dans leur recours devant le tribunal administratif.
Luc Blanchard