Téléphérique : des cabines dans le ciel  de Sèvres ?

Le projet de téléphérique porté par le maire de Vélizy n’enthousiasme pas Sèvres.

Vue d’artiste du projet téléphérique francilien, Câble A, entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges. (Stif/Ingérop)

Vue d’artiste du projet téléphérique francilien, Câble A, entre Créteil
et Villeneuve-Saint-Georges. (Stif/Ingérop)

Lors de ses vœux, fin janvier, le maire de Vélizy, Pascal Thevenot, a rappelé son projet de télé­phérique entre Boulogne-Billancourt et le plateau de Vélizy pour « désengorger la N118 ».

Il est soutenu explicitement par Valérie Pécresse, présidente de la Région IdF, ex-députée de la circonscription, qui met en cause le « maire de Sèvres » pour sa passivité devant ce projet. Ce transport urbain par câble aurait une longueur de 6 km, disposerait d’un arrêt intermédiaire sur le plateau des Bruyères de Sèvres et mettrait 17 minutes pour faire le trajet, dans des cabines de 35 places. Son itinéraire suivrait celui de la N118.

Les cabines démarreraient à Boulogne-Billancourt. Le téléphérique se mettra en correspondance avec la ligne 9 du métro, le tramway T2 et les lignes du bus de la gare routière.

Candidats au projet : Poma fournirait le matériel, avec Eiffage pour la construction métallique, et la RATP. Le coût prévu a plus que doublé en 4 ans, passant de 40 millions à plus de 100 millions.

Il faut une étude d’impact

La « thrombose » évoquée de la circulation ne concerne que le sens banlieue-Paris en matinée. On comprend que Sèvres, après avoir vécu le traumatisme d’une autoroute qui a défiguré la ville et rendu difficile la vie de nombre de ses habitants, obligeant la pose de doubles vitrages aux riverains, plus le bruit et les pollutions dégagées par un axe majeur d’entrée sur Paris, ne soit pas d’un enthousiasme débordant. La perspective de voir s’ériger des pylônes de plusieurs dizaines de mètres de haut tout au long de la N118, avec des cabines très importantes visibles à plusieurs kilomètres à la ronde, plus le bruit qui n’est jamais absent de ce type d’ouvrages, semble devoir interroger le rapport qualité de vie – gain sur les pollutions – empreinte écologique. Le projet d’Issy-les-Moulineaux a été abandonné pour ce type de nuisances.

Le maire de Vélizy s’est fait élire en 2014 sur l’abandon de sa ville de notre communauté GPSO à laquelle elle venait d’adhérer. Il ne souhaitait pas les règles et contraintes de la métropole du Grand Paris, mais souhaite imposer les siennes (1).

Il faut d’abord une étude d’impact pour que les « idées » du maire de Vélizy pour relier le centre commercial Vélizy 2, ses industries et bureaux directement à Boulogne-Billancourt et Paris, dont une grande partie des habitants, sans voiture, ne peut profiter de son centre commercial géant, ne soient pas néfastes pour les habitants de Sèvres.

Frédéric Puzin

1. Le maire de Vélizy détaille son projet : www.youtube.com/watch?v=WjQ5b7izVro

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