Stop à la pollution lumineuse

France nature environnement (FNE) et ses associations membres poursuivent la compagne contre la pollution lumineuse. Le 8 octobre à Chaville, Romain Sordello a approfondi le sujet.

Depuis plusieurs année notre fédération, FNE Île-de-France, mène des actions pour dénoncer la pollution lumineuse. Val de Seine Vert, Chaville environnement et Environnement 92 sont impliquées dans une étude visant à faire baisser l’intensité lumineuse sur la départementale 910 (Cf. l’Écho #102). Parallèlement, des événement sont organisés. Le 8 octobre, à l’initiative de Chaville environnement, un ingénieur du Muséum national d’histoire naturelle, Romain Sordello, a donné une conférence-débat intitulée « Pollution lumineuse et biodiversité ».

Une pollution avérée

Romain Sordello a commencé par projeter des articles de presse qui prouvent que la question de la pollution lumineuse entre dans le débat public. Il a ensuite rappelé quelques données brutes : la majorité des animaux (30 % des vertébrés et 65 % des invertébrés) vivent, au moins en partie, la nuit. Au cours de l’évolution beaucoup d’espèces se sont adaptées pour voir la nuit. Les animaux nocturnes ont souvent de grands yeux et sont facilement ébloui. De plus, les oiseaux et les insectes se repèrent avec la lune, les étoiles et la voie lactée, quand ils peuvent les voir… Bref, les végétaux et les animaux diurnes ont besoin de nuit.

Romain Sordello a également rappelé que les êtres humains ont besoin de l’alternance jour/nuit. 24 % des Français sont gênés par des lumières intrusives, jusque dans leur chambre à coucher. Les astronomes amateurs ne sont donc plus les seuls à déplorer les éclairages intempestifs.

Facile à supprimer

Cette pollution lumineuse est facile à supprimer, il suffit d’éteindre les lumières ! La France est d’ailleurs le premier pays au monde en matière de réglementation. Les commerçants ont l’obligation d’éteindre leurs devantures la nuit et les Plans locaux d’urbanisme intercommunaux intègrent de plus en plus souvent la trame noir au même titre que les trames vertes et bleues. Malheureusement, la réglementation est très mal appliquée. Si l’on excepte quelques précurseurs, comme la ville de Lille qui a établie une trame noire dès 2015, rares sont ceux qui mesurent l’impact de l’éclairage sur notre écosystème. Pire, l’avènement des LED en remplacement des ampoules à filament a permis de réaliser de telles économies d’énergie que même les particuliers se lâchent et multiplient les sources d’éclairage, de pollution.

Un visuel de la conférence

Un important travail de pédagogie reste à faire afin que chacun comprenne bien les impacts de cette pollution. La conférence qui s’est tenue à Chaville fut très utile pour cela mais c’est en adaptant l’éclairage public que l’on touchera le plus grand nombre. Nous avons montré que sur l’axe de la départementale 910 les communes de Sèvres et de Chaville sont beaucoup trop éclairées alors que Viroflay l’est beaucoup moins. Il y a évidement des marges de progrès importantes. Plusieurs élus Chavillois, qui assistaient à la conférence, ont pris le problème à bras le corps. Du côté des services de l’intercommunalité Grand Paris Seine ouest (Gpso) aussi, le message est bien passé. Lors d’une réunion de travail sur le Plan local d’urbanisme intercommunal, il nous a été confirmé que cette pollution serait bien prise en compte. Reste à passer à l’acte et a expérimenté, en vraie grandeur.

Luc Blanchard

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