À l’heure où les candidats aux municipales des 23 et 30 mars 2014 établissent leurs programmes, un travail de prospective territoriale est nécessaire. Quel sera le futur visage des Hauts-de-Seine et du Val-de-Seine ? Au vu des projets d’aménagement qui se multiplient en tous sens dans le département et de la création de la métropole de Paris, quel sera le visage de nos communes en 2030 ou en 2050 ?
Le collectif « Vue sur l’île Seguin » place les tours Nouvel dans leur contexte…
Nombre de maires ont contesté et contestent toujours les actions des associations les accusant de menacer le devenir de leur ville en compromettant les opérations d’urbanisme qu’ils veulent mettre en œuvre. Et pourtant, notre démarche qui consiste à envisager l’avenir à moyen et long terme, a fait ses preuves. Ainsi, en 2004 et 2005, nous réclamions une approche environnementale dans les futurs aménagements des ex-terrains Renault à Boulogne-Billancourt. Après moult négociations, notre idée a été validée et aujourd’hui ce quartier se voit décerner un label EcoQuartier. Si nous avions laissé faire les décideurs de l’époque, le bétonnage de cette zone aurait été total. De même, par notre opposition à la construction de cinq tours sur l’île Seguin, nous avons stoppé un projet où le béton aurait coulé à flots, permettant ainsi qu’une réflexion sur un aménagement à taille humaine soit lancée.
Ce travail sur l’avenir, la région Ile-de-France le fait également avec l’élaboration d’un schéma régional d’aménagement, le SDIF. Mais finalement après une énième réécriture, ce texte n’est plus qu’un outil mis à la disposition du Grand Paris tout en essayant de préserver certaines causes écologiques comme la sauvegarde de terres agricoles. La région Nord-Pas-de-Calais, par contre, a fait un vrai travail de prospective en acceptant de devenir une région pilote de la transition énergétique, tel que l’a esquissé l’économiste Jeremy Rifkin.
Le futur de nos territoires se prépare aujourd’hui en prenant des décisions orientées vers l’avenir tout en restant ancrées dans notre histoire. L’avenir des régions françaises passe-t-il par la création d’un nouvel échelon administratif dénommé « métropole », ou par l’élaboration de réseaux régionaux reposant sur la dynamique d’Internet ? Les communes des Hauts-de-Seine doivent-elles devenir de simples arrondissements de la ville de Paris, ou retrouver les valeurs qui les ont animées par le passé, telles la solidarité et l’innovation, afin d’être des partenaires responsables du bien être et de la qualité de vies des Franciliens ?
Alain Mathioudakis