Le 28 septembre dernier le Comité de Sauvegarde des Sites de Meudon et l’Association pour un Centre Européen de Ballons et Dirigeables, organisaient un colloque rassemblant différents protagonistes(1) concernés par le site de l’Office National d’Études et de Recherches Aérospatiales (ONERA) de Meudon.
Organiser un débat afin de résoudre l’imbroglio administratif, urbanistique et politique du site de l’ONERA relève du défi. Car entre régime domanial original, bâtiments classés ou inscrits, occupations de lieux contestables… plus d’un demi-siècle de controverses est mis à jour.
Historique
Le Parc dit de Chalais-Meudon, est un ensemble d’environ 30 ha affecté en 1878 au ministère de la Guerre. Transféré en 1928 au ministère de l’Air, il a été occupé par l’ONERA, dès sa création, en 1946. Un protocole interministériel de décembre 1952 réduit sa part ; 12 ha revenant aux Affaires Culturelles. La clôture définitive prévue le 1er janvier 1954 n’a jamais été réalisée et l’ONERA occupe encore une surface d’environ 3,5 ha. En 1990 se sont installés, à titre « précaire », les Services Techniques de Meudon et de GPSO, avec l’autorisation présumée de l’ONERA, lui-même occupant précaire de cette parcelle !
En décembre 2012, la direction de l’ONERA informe son personnel d’un possible transfert des activités de Chalais- Meudon vers Palaiseau. En cas de vente, les terrains deviennent un enjeu capital pour Meudon.
Imbroglio administratif
Le principal handicap, résulte de l’imbroglio administratif actuel dont il résulte des situations étonnantes :
• Implantation de baraquements par les Services Techniques de Meudon et de GPSO, sur des terrains qui auraient dû être restitués au ministère de la Culture.
• Occupation et jouissance exclusive de l’étang de Chalais par une association de pêcheurs à son seul profit.
• Absence d’affectation précise pour le Hangar Y, classé Monument Historique et partiellement rénové.
• Inutilisation et lente dégradation de la « Grande Soufflerie » classée Monument Historique…
Débats consensuels
Les débats furent tellement « consensuels » que chaque partie, après s’être dédouanée, a renvoyé la patate chaude à son voisin… Au dialogue : « ce n’est pas moi, c’est l’autre… », nous risquons d’avoir dans 50 ans les mêmes discussions…
Une chose semble évidente, la gouvernance de ce projet doit revenir à la ville de Meudon. C’est à elle de monter un comité de pilotage et un comité scientifique chargés de veiller à la programmation du projet. Meudon doit impulser une dynamique pour qu’enfin le patrimoine naturel et industriel soit respecté et que le territoire puisse évoluer de façon pacifiée.
Antoine Monnet
1. Étaient présents : D. Larghero (Maire adjoint en charge de la culture à Meudon, Conseiller général des Hauts-de-Seine), C. Bénilan (ABF et conservateur du domaine national de Meudon), J.-P. Lanuit (directeur régional adjoint de la DRAC), des représentants de l’ONERA, de la Direction du patrimoine, du monde de l’aérostation, du CG 92 et des citoyens…