Que va-t-il advenir du cirque Bouglione de l’Île Seguin ? sera-t-il à nouveau le voisin du R41 ?Rien n’est moins sûr. Nelly Wenger, directrice de ce projet emblématique de « micro-ville artistique », est très intéressée, voire inquiète, de connaître ses futurs voisins.
L’idée la plus cohérente serait de prolonger la ligne artistique du site, au moins pour le proche voisinage. On pourrait donc imager un pôle de cinémas, une cité universitaire d’art, un pôle sportif artistique. Ou encore un cirque en dur et une école académique Bouglione. Ces derniers sauraient être des voisins tout à fait respectables. D’autant qu’ils ont déjà été résidents de l’Île. En effet, le « cirque en chantier » Bouglione a été pendant plusieurs années une partie vivante et très attractive de l’île Seguin, rayonnant sur tous les commerçants environnants. Mais la famille Bouglione, après avoir été délogée (aujourd’hui à Puteaux) pour cause de dépollution des sols, semble être très ennuyée pour y revenir. La négociation en cours avec la mairie de Boulogne, propriétaire du foncier, est dure, très dure. Dissuasive ?
C’est une question importante qui en sous-entend au moins une autre : quels seront demain les voisins du R4 si le prix du foncier est inabordable ? Des promoteurs privés, seuls à pouvoir absorber cette charge ? Ceux-là même qui construiront des grands immeubles de bureaux administratifs ou d’entreprises privées, totalement déconnectés de la « micro-ville artistique », mais qui eux sauront répondre à un impératif financier plus global, celui du projet urbain de l’île Seguin ?
Nous avons permis à l’emblématique et ambitieux R4 d’être le pionnier de cet interminable aménagement. Sans oublier la cité musicale du conseil général des Hauts-de-Seine, à l’opposé de l’île. Aussi il est grand temps d’achever ce projet urbain, en concertation et transparence, avec les anciennes contraintes du PLU de 2004, mais aussi avec les nouvelles du contexte actuel, en l’occurrence celle des exigences de l’existant…
Naïk Guezel
1 Le R4 est un projet de pôle international d’art contemporain porté par Yves Bouvier, investisseur suisse, patron de Natural Le Coultre, et dessiné par Jean Nouvel. Nelly Wenger, représentante principale du projet, est la directrice de la SCI R4.