Cartovégétation, un outil pour l’adaptation des territoires au changement climatique et la préservation
de la biodiversité.
Cet outil développé depuis cinq ans par les associations de la fédération régionale FNE Ile-de-France a permis de réaliser les cartes de nature de
5 départements franciliens : Essonne, Hauts- de-Seine, Paris, Seine-Saint Denis et Val-de-Marne. Il a été présenté aux collectivités territoriales, aux associations du réseau et à la presse le 30 juin à l’Académie du Climat. Ces cartes sont visualisables sur www.fne-idf.fr dès à présent et leur accès est entièrement gratuit. L’échelle utilisée est infiniment plus précise que celle utilisée par la base européenne Corine Land Cover, qui ne prend les surfaces de nature qu’au-dessus de 25 ha et par le Mode d’occupation des sols de l’Institut Paris Région qui les prend au-dessus de ½ ha.
A l’heure où les conséquences du réchauffement climatique et de l’effondrement de la biodiversité se font durement sentir dans notre pays et en Ile-de France, la végétation avec les arbres, arbustes, plantes et prairies représente un élément de bien-être important pour les citadins en leur donnant accès à des ilots de fraîcheur. Outre cela, les espaces naturels en pleine terre participent au cycle de l’eau, stockent du carbone et leurs connexions favorisent les écosystèmes. Les cartes permettent de visualiser les trames vertes et bleues existantes et d’imaginer les petits efforts pour connecter le plus possible
d’espaces de nature.
Nos cartes vont permettre de montrer aux collectivités territoriales qu’elles sous-évaluent systématiquement leurs espaces de nature. Dans le premier département cartographié, les Hauts-de-Seine, c’était flagrant : certaines villes oubliaient entre 20 et 40 % des espaces de nature. En effet, les arbres des rues, les jardins privés des petits pavillons ou des immeubles collectifs faisant rarement plus de 5 000 m² étaient ignorés, ouvrant la voie à leur destruction invisible administrativement.
Enfin, les déplacements d’un certain nombre d’espèces animales vont pouvoir être modélisés. Suivre les déplacements d’une chauve-souris ou d’un hérisson, est-ce important ? Oui, car les principaux prédateurs d’insectes nuisibles comme les moustiques tigres, telles les mésanges, sont en train de disparaître ; les chauves-souris aussi sont d’excellentes dévoreuses d’insectes. N’oublions pas nos interdépendances : nos techniques ne suffiront pas à atténuer les effets climatiques.
Michel Riottot