Le transport de marchandises et de passagers sur la Seine est promis à un bel avenir. Encore faut-il développer les infrastructures portuaires et réussir leur intégration en milieu urbain. Des aménagements sont en cours à Issy-les-Moulineaux et à Paris. Parallèlement un débat s’ouvre pour doter la Métropole du Grand Paris d’un nouveau port à l’ouest.
Port Victor entre périphérique et Pont du Garigliano,
en cours de réhabilitation pour des usages partagés
Chez les aménageurs et les collectivités, parfois, la prise de conscience pour préserver des activités économiques et industrielles en milieu urbain se concrétise.
Des sites portuaires accessibles
Afin de rénover certains sites portuaires, la démarche de « Sable en Seine » qui associe Ports de Paris aux industriels des matériaux de construction, est menée à proximité de l’urbanisation dense afin de répondre aux exigences d’intégration et de respect de l’environnement.
Le marché francilien du transport fluvial serait de dix millions de tonnes, ce qui n’est pas rien quand ces quantités de matériaux sont manipulées sous notre nez !
Le contexte n’est pas si favorable lorsqu’on sait les pressions pour réserver les bords de Seine aux seules activités ludiques aux dépens des activités portuaires.
Les contraintes sont donc nombreuses, compliquées à déjouer, pour favoriser la mixité des usages et entretenir sur ces lieux une certaine « porosité et accessibilité », tant qu’à faire, en toute sécurité.
Avec cette démarche, signifiée dans une charte et 17 millions d’euros, les ports d’Issy et de Victor sont en cours de réhabilitation sur 1200 m dont 190 m près du Pont d’Issy pour une future escale à passagers, peut-être même un terminus puisque plus loin en aval on semble ne pas vouloir de ce transport sous le prétexte de préserver un plan d’eau sportif !
Le linéaire du projet bien avancé, était déjà occupé par diverses installations dont celle dédiée à l’évacuation des mâchefers de l’usine d’incinération, puis en cours d’achèvement par le nouveau bâtiment de Raboni, le marchand de matériaux, enfin trois entreprises de production de béton. Des quais à usages partagés sont aussi prévus pour développer de nouvelles activités.
En dehors des heures d’exploitation ces ports permettront l’accès au public qui disposera d’une dizaine d’arbres, et même de jardins flottants constitués de bacs ronds en tôle avec des nénuphars, on arrête pas le progrès !
Ces nouveaux ports situés à peu près sur le flanc ouest du Grand Paris sont des maillons de la grande chaîne des plateformes logistiques fluviales qui s’étend jusqu’à la mer.
Débat public à Achères
A Achères dans le 78, au confluent de l’Oise, le projet de « Port Seine-Métropole Ouest », associera l’exploitation et des activités d’extraction de granulats en lien avec les travaux du Grand Paris. Il couvrira une centaine d’hectares, et il est l’objet d’un débat public animé par une commission particulière du débat public, dite CPDP, pour discuter de l’opportunité et des conséquences sociales, économiques ou environnementales. La réunion publique d’ouverture se tiendra le 2 octobre à Achères ; Val de Seine Vert contribuera aux réflexions, en comprenant bien les enjeux du report modal alternatif à la route, qui nous concerne jusque sur la RD1 ou la RD7, des voies sur berges inutilement encombrées de camions, parfois même à proximité de voies ferrées.
Ports de Paris dont le réseau s’étend jusqu’à Limay, dispose de deux autres grands terminaux porte-conteneurs, dédiés aux transports fluviaux maritimes, Gennevilliers et Bonneuil sur la Marne, qui assurent un flux tendu de conteneurs entre Shangaï et les ports de Paris.
Gil Leparmentier