Il faut rattraper le retard

Si les axes radiaux sont performants, seul un maillage avec des lignes transversales efficaces peut permettre de rattraper le retard accumulé.

65_ Flavijus Piliponis - Fotolia.com2_fmt

En un temps record au début du vingtième siècle, Paris s’est donné les moyens de rattraper son retard en réalisant en dix ans pas moins de dix lignes de métro. Un record quand on voit le temps que l’on met aujourd’hui pour réaliser le moindre prolongement de ligne en banlieue…

Mais précisément, cette « banlieue » n’est plus un agglomérat de cités qui ont grandi dans le désordre, mais offre le visage d’une vaste agglomération métropolitaine. Si les axes radiaux sont performants, seul un maillage avec des lignes transversales efficaces peut permettre de rattraper le retard accumulé.

Le Grand Paris Express offre cette possibilité, à condition bien entendu que l’investissement ne soit pas disproportionné. Ce nouveau réseau n’a de raison d’être que s’il n’existe pas pour lui-même comme si l’existant avait failli et n’avait plus d’avenir, mais que si les deux réseaux forment un maillage cohérent (impliquant multimodalité et correspondances aisées).

Ce maillage est d’autant plus nécessaire que les interstations sont celles non d’une ligne en zone urbaine dense, mais d’un réseau régional : il y a aussi de la vie entre les pôles qualifiés d’excellence ! La technique du métro ne peut se justifier que par le niveau de trafic attendu. Il y a tellement de retard à rattraper qu’on ne peut dépenser pour un métro là où un tramway offrirait fiabilité et efficacité.

Si la ligne rouge peut se justifier (sans l’embranchement de Roissy qu’une correspondance quai à quai à Sevran/Beaudottes peut remplacer), on peut se poser de sérieuses questions pour la partie est Sevran-Noisy et surtout pour la ligne verte et les parties en doublon (par rapport à la ligne rouge, au RER à l’est et aux tramways prévus) de la ligne orange. Bordeaux a pu abandonner à temps son projet de métro VAL pour un réseau de tramways performants et efficaces, Toulouse complète son métro VAL, qui maintenant ne se justifie plus sur de nouvelles lignes, par un tramway (la justice a récemment confirmé ce fait) ; de même à Marseille, le métro a été complété par un vaste réseau de tramways…

Lionel Favier

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