Gil Devillard, un militant nous a quittés

Nous avons appris, il y a peu, la disparition en novembre 2016 de notre ami Gil Devillard, ancien travailleur Renault. Il avait rejoint notre association, dès sa création en 1992, simultanée à la fin des activités industrielles de Billancourt.

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Lors d’une réunion publique en décembre 1991 sur le devenir du site, organisée par des écologistes à Issy-les-Moulineaux, il avait animé l’un des ateliers sur l’aspect mémoire avec l’évocation des luttes ouvrières, et le vécu des travailleurs. Militant toute sa vie avec une vision critique et moderne, il refusait tous les stalinismes, les petits pouvoirs et le confort de situations établies. Engagé dans la Résistance, il a aussi contribué au mouvement des auberges de jeunesse, aux combats aux côtés des femmes dès le début des années cinquante pour le planning familial, et d’autres organisations syndicales et politiques avec des convictions plutôt libertaires.

Gil était sensible aux enjeux environnementaux, à ceux de l’écologie. Comme riverain de la RD1, il avait assisté, une matinée d’août 1993, au massacre à la tronçonneuse sous protection policière des grands platanes sur les quais près du Pont de Billancourt, avant leur réaménagement autoroutier par le département et la région.

Il a été l’un des rares anciens travailleurs de l’île Seguin à adhérer à Val de Seine Vert, et on se souvient comment, avant de se rendre à des réunions à la mairie, il prenait soin d’attacher autour de son cou un foulard noir…

Sportif aussi et bon vivant, son parcours de vie a été marqué par son activité d’outilleur sur l’île Seguin, et il témoignait sur des drames mortels dus aux presses emboutisseuses, qui l’ont marqué et qu’il nous relatait, en dénonçant les cadences de production impitoyables. Il n’avait pas la nostalgie de son passage sur l’île, mais nous rappelait comment les conditions de travail y ont été dures, nous prévenaient sur l’état des sols imbibés de pollutions, aussi il imaginait que le seul futur possible pour l’île Seguin c’était de redevenir un « champ de luzerne pour les lapins » !

Gil Leparmentier

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