Aux États-Unis, à l’image de Detroit et sa révolution agricole, des « agri-quartiers » voient le jour. Il en existe plus d’une centaine aujourd’hui. L’idée est d’implanter dans les quartiers des villes (ou dans une ville selon l’échelle) une « ferme », autonome en énergie, avec cultures et animaux. Les agriculteurs sont rémunérés par la municipalité et les récoltes de fruits et légumes sont vendues à faible prix aux habitants. La demande des urbains pour cette nouvelle respiration agricole est telle que le prix de l’immobilier autour de ces quartiers s’envole, laissant présager un essor durable.
En France, dans notre département, nous avons le nôtre. Un modèle de gestion urbaine et de transformation de la ville si exemplaire que des personnes du monde entier viennent visiter R-Urban, l’agri-quartier de Colombes, géré par l’association Architecture Autogérée Autonome. Lauréat de nombreux prix, doté d’un budget de subventions publiques (1,2 M d’euros), R-Urban crée de l’emploi local. De nombreux collectifs ont vu le jour, 400 habitants participent régulièrement à la vie du jardin et une quarantaine vient quotidiennement.
Mais la nouvelle mairie refuse de renouveler la convention qui la lie à l’association, et entend y construire en lieu et place un parking éphémère… Sans vision, ni état d’âme.
Naïk Guezel