De mars 2012 à septembre 2014, une équipe de recherche, mandatée par Environnement 92, a été reçue par les 36 villes des Hauts-de-Seine et une vingtaine d’associations locales de défense de l’environnement, pour une enquête sur les pratiques municipales de développement durable. Le lecteur trouvera les principaux enseignements de l’enquête sur le site d’Environnement 92.
Résultats de l’enquête
Les pratiques de développement durable des villes des Hauts-de-Seine s’éloignaient des vues généreuses du rapport Brundtland. Le concept de développement durable était, la plupart du temps, réduit à l’amélioration de l’environnement, et rares étaient les cas dans lesquels celle-ci s’articulait à l’économique ou au social.
Les pratiques le plus souvent usitées étaient des pratiques souveraines, dépendant des seules décisions de la mairie, comme installer des ruches ou tracer des pistes cyclables.
Mais dans beaucoup de villes, on fait aussi volontiers vivre des pratiques dialogiques, celles qui supposent, pour exister, une implication d’habitants de la ville, comme un Agenda 21 ou une promenade nocturne d’hiver pour voir les gaspillages énergétiques.
Les pratiques pédagogiques, celles où la municipalité cherche, par son action, à changer les comportements quotidiens des habitants dans leur relation à leur environnement (comme la promotion d’une maison de la nature ou la mise à disposition d’un ambassadeur du tri) rencontraient moins de succès.
Les relations entre les associations de défense de l’environnement et les mairies étaient généralement marquées par une double incompréhension : chacun disait vouloir travailler avec l’autre mais tous deux constataient ne pas y arriver.
Les relations entre différentes mairies, malgré un effort remarqué de l’Association des Maires du 92 (AMD92), ne sont guère plus simples. La présentation de notre enquête en juin 2015 à l’AMD92 a permis à une vingtaine de maires-adjoints de savoir ce que faisait la ville voisine en matière de développement durable. Auparavant, ils l’ignoraient au moins partiellement.
Notre enquête a permis de vérifier les différents niveaux de connaissance des responsables. Lorsque nous avions un maire comme interlocuteur, il nous peignait un tableau d’ensemble mais sans détails précis. Les maires-adjoints allaient d’une certaine globalité à une certaine précision, les administratifs, chargés de mission ou chefs de bureau, entraient dans le détail des pratiques.
Enfin, nous avons constaté qu’une faible culture de l’évaluation des actions environnementales habitait ces mairies. Elles sont peu nombreuses à évaluer leurs actions, se contentant généralement de piqûres de rappel dans le journal de la municipalité.
Audrey Burdon, Camille Poutrin, Maxime Simon et Pierre Tripier