Enfin, le SDRIF !

Le schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) a été adopté par le conseil régional le 25 octobre 2012. Ce n’est pas trop tôt ! Ce document « maître » s’impose aux schémas locaux que sont les SCOT et autres PLU et nous sommes encore soumis à celui de 1994.

On se souvient que le gouvernement avait bloqué la nouvelle version votée en 2008 par la région. Ensuite il y a eu le Grenelle de l’environnement et la loi Grand Paris qui conduisaient à remanier le document, dommage !

Les associations de défense de l’environnement, regroupées au sein d’Environnement 92, ont contribué à l’analyse critique de ce nouveau SDRIF. Le document final étant produit par Île-de-France Environnement.

Équilibrer la région parisienne, afin de ne pas concentrer le travail à l’ouest et les logements à l’est. Préserver les terres agricoles. Développer les transports en commun de façon à mailler le territoire… C’est sur des questions de ce type que le SDIF est prescriptif. Ce sont des choix politiques fondamentaux et les retards pris ne se rattraperont jamais.

Île-de-France Environnement (IDFE) rappelle, tout d’abord, que le SDRIF de 2008 nous convient et que nous demandons l’abrogation de la loi Grand Paris. Ce préalable est indispensable pour comprendre les critiques des associations de défense de l’environnement.

Non au Grand Paris

IDFE regrette que : « le projet tente maladroitement de concilier les orientations du SDRIF voté en 2008 avec les propositions de la société du Grand Paris alors que celles-ci sont largement contradictoires » et plus loin « le projet de SDRIF 2013 est un conglomérat d’intérêts particuliers, approuvés par les édiles locaux, de nature à aggraver fortement la qualité de vie des Franciliens ».

IDFE déplore que les questions de l’emploi et du logement aient été traitées séparément et critique le super-métro « Grand Paris Express » : « Le projet compte sur un aménagement mégalomaniaque des transports régionaux dont ni le coût ni le trafic n’ont été évalués à leur hauteur réelle pour relier logement et emploi. »

Compte tenu de ces critiques de fond, notre fédération demande à ce que le SDRIF 2008 soit adopté et immédiatement mis en révision afin de tenir compte des éléments nouveaux depuis 2008.

Demain l’enquête publique

Nous rappellerons ces positions fortes, lors de l’enquête publique en mars 2013, nous détaillerons aussi l’impact du nouveau SDRIF sur les Hauts-de-Seine et le Val de Seine.

Avec, en moyenne, 22 m2 d’espaces verts par habitant, les Hauts-de-Seine se rapprochent des normes européennes (26 m2 à Berlin, 36 m2 à Amsterdam, 45 m2 à Londres). Paris, par contre, en est très loin : 2,7 m2 ou 9,8 si on ajoute les bois de Boulogne et de Vincennes. Les villes frontalières de Paris, comme Boulogne-Billancourt et Issy-les-Moulineaux, se rapprochent malheureusement de la norme parisienne. La logique voudrait que l’on développe les espaces verts, gage de qualité de vie, que l’on construise des logements bon marché, que l’on limite la construction de bureaux… Ce n’est pas le cas. Ce qui nous est proposé c’est un Contrat de développement territorial (CDT) au service de la promotion immobilière (cf. Lettre de mai 2012).

Les projets de tours de bureaux, comme celles prévues sur l’île Seguin ou au pont d’Issy, ne préfigurent pas une ville durable et doivent être abandonnés. De nouvelles règles doivent être édictées, comme l’obligation de réserver 30 % de la surface de tout programme immobilier aux espaces verts en pleine terre.

De la même façon, il importe de sortir du tout automobile, et l’élargissement de la RD7 sur les communes de Sèvres, de Meudon et d’Issy est un très mauvais signal.

Il nous reste quelques mois pour formuler nos réflexions et nos propositions, nous en reparlerons.

Luc Blanchard

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