Le point des travaux sur l’ile Seguin, Emerige et Bouygues sont à la manœuvre.
Les travaux sur l’Ile Seguin sont bien engagés. Sur la pointe amont de l’Ile, le projet d’Emerige nommé « Pointe des Arts Ile Seguin ». « Centre d’art contemporain, cinéma, restaurants, bureaux, commerces, hôtel, permettront de nourrir la créativité et l’échange, au cœur du Grand Paris et de la Vallée de la Culture ». Ces quelques lignes sont symptomatiques d’un immense bétonnage qui devient, grâce aux mots, « L’art d’être à la nature, l’art d’être à la ville », cette « parenthèse insulaire au cœur de la ville ». Pointe des Arts Île Seguin devient « un refuge sur les bords de Seine, pour vous transporter hors du quotidien, à deux pas de votre quotidien. » Les tonnes de béton, qu’elles soient bas carbones ou pas, suscitent toujours beaucoup de poésie chez les promoteurs. Qu’on ne s’y trompe pas ce sont d’abord et essentiellement des opérations commerciales qui génèrent des profits.
La partie centrale de l’Ile a fait l’objet de deux permis de construire rectificatifs de la part de Bouygues. On sait que Bouygues Telecom va s’installer dans une partie importante des locaux construits. Il devrait y avoir un phasage, les immeubles face à Boulogne étant les premiers prévus. Les immeubles sont un peu moins hauts et la Halle centrale de 2000 m2 a disparu au profit annoncé de plus de verdure et d’arbres.
Passer de 118 000 à 100 000 m2 de bureaux et la disparition de la Halle est le point central du retrait des recours des associations requérantes contre le projet initial.
Les comités de suivi
Il y a aujourd’hui deux comités de suivi, l’un présidé par Pierre Gaborit et réunissant les associations « historiques » ayant signé la médiation antérieure avec une très forte diminution de l‘emprise foncière et ayant obtenu un « lieu de mémoire du caractère social et industriel » de l’Ile et du Trapèze, et un second réunissant les associations ayant signé un compromis en 2023. Les réunions se succèdent donc entre deux comités distincts. La logique voudrait qu’il n’y en ait qu’un, plusieurs membres de chaque comité de suivi appartenant à des associations membres des deux instances.
Val de Seine Vert, seule, s’est émue lors de la présentation du nouveau projet que la surface foncière de la Halle disparue soit devenue un « espace de rencontre » une jonction entre « végétal et minéral ». Des formules pour avouer qu’une partie sera bétonnée même de façon poreuse pour les déplacements et rencontres humaines. Nombreux sont ceux qui exigeaient la constitution d’un véritable îlot de fraicheur arborée, en fait, concrètement, il s’agit pour l’instant d’un petit parc gazonné.
Val de Seine Vert demande que la surface totale du terrain dévolu à la Halle soit végétalisée et qu’autant que possible les îlots de verdure soient protégés sur l’Ile qui n’a pas vocation à devenir une plaine pelée par la surfréquentation, du type de la prairie des Filtres à Toulouse.
Frédéric Puzin