Avis de Val de Seine Vert  sur le SDRIF

Nous approuvons les grandes orientations qui ont été retenues et en particulier le rééquilibrage Est/Ouest. Nous plaidons depuis de nombreuses années pour rapprocher l’habitat de l’emploi et nous sommes partisans de lutter contre l’étalement urbain. Des fondamentaux qui étaient le terreau du SDRIF de 2008, que nous avions approuvés sans réserve.

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La priorité, qui nous est rappelée par le SDRIF, est de créer les logements qui font défaut aux Franciliens. L’objectif de 30 % de logements sociaux en stock nous semble être un minimum.

L’objectif doit être de créer des quartiers aérés qui respectent la norme édictée par l’OMS de 12 m2 d’espaces verts par habitant, à moins de 300 mètres du logement. Il ne s’agit pas pour nous de préserver les pavillons à tout prix mais plutôt de promouvoir une trame verte et bleue au sein même des villes. C’est une alchimie subtile et nous avons besoin d’outils pour y parvenir. L’autorité organisatrice du logement à laquelle la région est associée nous semble pertinente, comme l’est le Stif pour les transports.

Non au Grand Paris

Le projet tente malheureusement de concilier les orientations du SDRIF voté en 2008 avec les propositions de la société du Grand Paris alors que celles-ci sont largement contradictoires. Nous ne comprenons pas que le SDRIF permette de rogner 22 000 hectares sur les espaces non construits, d’ici 2030. Cette artificialisation, dans le droit fil de ce qui se fait aujourd’hui, n’est pas durable. Il faut au contraire préserver l’intégralité des surfaces agricoles et naturelles encore existantes.

Le projet compte, de plus, sur un aménagement mégalomaniaque des transports régionaux : le réseau Grand Paris Express. Pour ce qui est de la ligne rouge, nous préconisons que la première tranche, si elle doit être mise en chantier, soit interrompue à la gare de Clamart plutôt qu’au Pont de Sèvres. En effet la liaison Pont de Sèvres – La Défense n’est pas à l’ordre du jour ce qui fait du Pont de Sèvres un cul-de-sac !

Renforcer la trame verte et bleue

Avec, en moyenne, 22 m2 d’espaces verts par habitant, les Hauts-de-Seine se rapprochent des normes
européennes (108 m2 à Berlin, 36 m2 à Amsterdam, 45 m2 à Londres). Paris, par contre, en est très loin : 2,7 m2 ou 9,8 m2 si on ajoute les bois de Boulogne et de Vincennes. Les villes frontalières de Paris, comme Boulogne et Issy-les-Moulineaux, se rapprochent malheureusement de la norme parisienne. La logique voudrait que l’on développe les espaces verts, gage de qualité de vie, que l’on construise des logements bon marché, que l’on limite la construction de bureaux… Ce n’est pas ce qui nous est proposé par le Contrat de développement territorial (CDT) qui semble être au service de la promotion immobilière.

Les projets de tours de bureaux, comme celles prévues sur l’île Seguin ou au pont d’Issy, ne préfigurent pas une ville durable et doivent être abandonnés. De nouvelles règles doivent être édictées, comme l’obligation de réserver 30 % de la surface de tout programme immobilier aux espaces verts en pleine terre.

De la même façon, il importe de sortir rapidement du tout automobile, et l’élargissement de la RD7 sur les communes de Sèvres, Meudon et Issy est un très mauvais signal.

Les limites de la densité

Il résulte des remarques précédentes que la ville dense que nous appelons de nos vœux doit prendre pour modèle les cités-jardins, comme celle construite par Henri Sellier à Suresnes en 1920. La cité, avec ses immeubles en briques de R + 4 à R + 5, produit une densité hors voirie de 2,4. C’est sensiblement plus que les grands ensembles de banlieue, soit 1,8 pour la cité des écrivains à Mantes-la-Jolie. La ville dense doit aussi favoriser la mixité des usages, artisans et industriels doivent pouvoir, grâce à une régulation du prix du foncier, s’implanter en première couronne.

En ce qui concerne les espaces logistiques, nous sommes favorables aux préconisations du SDRIF qui prévoit une « organisation du système de transport du fret pour un approvisionnement de l’agglomération centrale alternatif au mode routier ». Cela implique de promouvoir des équipements tels que le cargo-tram, de multiplier les infrastructures portuaires et de repenser les livraisons sur le dernier kilomètre. Le schéma actuel gagnerait à approfondir ces pistes.

Le SDRIF qui nous est proposé peut et doit évoluer.

Val de Seine Vert

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