Enquête publique : contribution de l’association Val de Seine Vert
La nécessaire biodiversité
Renforcer la trame verte
Dans le contexte du réchauffement climatique il importe de lutter contre les îlots de chaleur en renforçant la trame verte. En l’occurrence il s’agit de créer un corridor écologique entre le parc de Saint-Cloud et la colline Brimborion, tel que le prévoit le SRCE. De quelle manière le projet présenté renforce la trame verte ? Le jardin devant la manufacture et la destruction de la trémie y contribuent mais c’est insuffisant. L’ambiance générale reste trop routière. Si, comme nous le préconisons, une voie de bus en site propre était mise en place, cela apaiserait la circulation. Au-delà de cela si l’on souhaite permettre aux espèces animales terrestres de se déplacer il faut prévoir des passages à faune. Il importe bien sûr de faciliter le transit des oiseaux et des insectes et cela nécessite un couvert arboré. Il faut densifier le couvert végétal envisagé par le projet.
Il conviendrait également d’élargir le périmètre d’intervention de façon à bien prévoir la jonction du corridor écologique avec le massif Brimborion. A l’heure actuelle cette question n’est pas traitée. Côté manufacture la création du jardin facilite la jonction avec le parc de Saint-Cloud. Encore faut-il le concevoir, non pas comme le « jardin à la française » qui met en valeur la manufacture, mais comme l’amorce d’un réservoir de biodiversité.
Compenser les atteintes à l’environnement
Un projet de cette importance, qui coûte 43,6 M€ HT aux contribuables, ne peut pas ne pas anticiper le réchauffement climatique. De aménagements, annexes au présent projet, ont déjà amputé le quartier de nombreux arbres matures, notre association souhaite que l’aménagement de l’échangeur permette de compenser l’atteinte à l’environnement que représente la « Promenade des jardins ». Cette « compensation » a l’avantage d’être à proximité immédiate de l’atteinte à l’environnement qu’a représenté l’aménagement de cette promenade.
Le projet de jardin doit être repensé en mettant en avant le vivant, il sera peut-être moins « à la française » mais rendra de grands services écosystémiques. Il en va de même pour les cheminements piétons qui, en étant moins minéral, contribueraient à améliorer la trame verte.
Renforcer la trame bleue
Le projet prévoit des revêtements perméables de façon à permettre l’infiltration des eaux de pluie, c’est une bonne chose. La création de noues est également intéressante d’un point de vue environnemental. Il faudrait y ajouter une réouverture du ru de Marivel qui permettrait de renforcer la trame bleue en créant une continuité entre berge et fleuve. Cette porosité qui existe sur l’île de Monsieur gagnerait à s’étendre sur l’ensemble du linéaire.
Prendre en compte toutes les trames
Outre les trames verte et bleue d’autres trames existent et doivent être prises en compte. La trame noire est évoquée. Il est précisé que durant la phase chantier il n’y aurait pas d’éclairage nocturne. Il manque un descriptif des éclairages une fois l’aménagement terminé.
La pollution sonore a également un impact sur la biodiversité. Elle perturbe les communications, les parades amoureuses ou encore les cris d’alarme et de reconnaissance des animaux. Pour l’homme, les ambiances sonores qui dépassent 40 dB sont préjudiciables. Les mesures de réduction du bruit sont décrites pour la phase chantier, elles pourraient être détaillées pour la phase d’exploitation.
Concernant la trame brune, celle de la terre, nous sommes d’accord que 80 centimètres de terre favorisent l’infiltration des eaux de pluie, mais c’est évidemment la pleine terre qu’il faut rechercher. Le nouveau schéma directeur de la région (SDRIF), en cours d’élaboration, insiste sur le « Zéro artificialisation nette » qui nécessite de désimperméabiliser le plus possible d’espaces. Il parait essentiel de préserver une continuité écologique dans le sol, en complément de la continuité écologique en surface (zones non imperméabilisées) déjà prise en compte par la TVB.
L’approche par les obstacles
Qu’il s’agisse des contraintes liées aux déplacements de la faune aérienne ou des contraintes liées aux pollutions (lumineuses, sonores, chimiques), une option peut être de travailler sur les obstacles aux continuités écologiques, quelle que soit la manière dont ces dernières ont été caractérisées. Par croisement cartographique, des zones de conflits peuvent ainsi être identifiées dans le but ensuite de les atténuer, voire de les résorber. Cette étude devrait être engagée.