Trame verte des deux forêts

Orthoplan-TAC_lettre4_V5_ZOOM_T10-clamart-01Entre les forêts de Meudon et de Verrières, le futur T10 doit permettre une insertion urbaine de qualité. Malheureusement la localisation du site de maintenance pose problème : espérons que l’aménagement paysager accompagnant voie du tramway et piste cyclable réponde aux exigences d’une trame verte entre les deux forêts
Au début des années soixante alors que le plateau était encore céréalier, était créée par arrêté du Préfet de la Seine la zone industrielle du Plessis Clamart. Plus au nord s’édifiait le grand ensemble résidentiel de Meudon la Forêt. La conception de cet urbanisme moderne reposait avant tout sur l’usage de la voiture et son développement : une nouvelle voie express « pénétrante » était ainsi créée en déviation du centre de Clamart par une traversée sans ménagement de la forêt pour rejoindre le boulevard Rodin à Issy : c’est aujourd’hui la D2. Elle devait préfigurer une autoroute qui a heureusement été abandonnée. Un bon point cependant : le long de la partie nouvellement créée sur le plateau, une piste cyclable a été à l’époque aménagée entre les forêts de Meudon et de Verrières. La D2 a toujours ce caractère routier prononcé d’autant qu’elle mène à l’A86 dont on développe les échangeurs au détriment de la forêt. Mais la requalification de l’environnement permise par l’arrivée future du tramway et l’amélioration de cette piste cyclable offrent l’occasion de réaliser une insertion urbaine de qualité avec une liaison verte entre les deux forêts. D’autant que l’emprise de la route prévue autrefois pour être élargie offre des délaissés qui peuvent faire l’objet d’aménagements paysagers continus (exemple de la forêt linéaire au nord de Paris entre le canal et la porte d’Aubervilliers, ou de la montée paysagère de Châtillon (T6 sur la D906) ; un terrain a aussi pu être récupéré, boisé et aménagé en réserve biologique proche du pont de la D906). Car d’une manière étonnante et paradoxale, le tramway, alors que c’est un moyen de protection de l’environnement, porte ici atteinte aux forêts : site de maintenance du T10 prévu dans une parcelle forestière, descente du T6 vers le tunnel Viroflay dans une infrastructure et des ouvrages de génie civil aussi lourds que s’il s’agissait d’un RER. En plus le tracé est enchâssé dans des murs de soutènement bétonnés qui abîment un parcours qui aurait pu être agréable, et ils forment une coupure infranchissable… Alors qu’il était possible de requalibrer la voirie et d’utiliser l’élargissement routier qui n’existe qu’en forêt (2×2 voies) pour le consacrer au tramway sans porter atteinte au massif forestier …

Lionel Favier

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