GPSO au xxIe siècle, une aventure bien timide

La Communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest a approuvé son Agenda 21. Le programme est assez éloigné des attentes exprimées.

Le plan comporte cinq axes prioritaires et 40 actions concrètes et évaluables sur la période 2011-2013. (www.agglo-gpso.fr/environnement/ agenda-21-et-plan-climat).

L’approbation fait suite à une courte période de concertation (voir la Lettre n° 56), suivie d’une phase de priorisation et chiffrage ; une enquête auprès des 300 000 habitants de GPSO sous forme d’un questionnaire à remplir, en janvier dernier, n’a reçu que 600 réponses. C’est dire si on est un peu loin du « Mobiliser les habitants et les acteurs locaux autour de la dyna- mique de développement durable de l’Agenda 21 », slogan en tête de l’axe 5 du plan d’action. D’autant que seule la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), parmi toutes les associations actives sur le territoire dont beaucoup ont participé à la concertation, est citée comme partenaire.
On peut s’interroger sur les choix opérés pour ce programme : nombre des fiches reprennent des actions déjà présentes dans des plans existants (plan bruit, schéma d’assainissement, etc.), voir des projets déjà anciens ou en cours d’exécution. Par exemple, la partie « amélioration de la performance énergétique des bâtiments publics » a disparu de l’axe 2 (Préserver l’environnement et le cadre de vie), pour réapparaître en axe 6 (Faire du Grand Paris Seine Ouest une institution exemplaire), dans lequel il n’y a que 4 fiches, sans chiffrage, sans échéancier, sans déclinaison opérationnelle ! Par contre on trouve en axe 2, absorbant un budget énorme, l’amélioration du patrimoine public, à savoir l’éclai- rage urbain, dont le remplacement dans le cadre d’un PPP est déjà en cours (voir la Lettre n° 55).

Si certains choix nous paraissent judicieux, comme le soutien important apporté à l’ALE (Agence locale de l’énergie), ou encore le recensement du patrimoine hydrographique naturel (sources, rus, puits) et sa valorisation par l’utilisation de l’eau, on reste sur notre faim devant quelques autres : l’absence de volonté – chiffrée – de prendre en compte la qualité énergétique des copropriétés, la faiblesse des mesures en faveur de la production d’énergie renouvelable, les petits budgets al- loués à la mise en place de la trame verte et bleue pour la biodiversité ou au schéma directeur des liaisons douces ; aucune évaluation pour l’accompagnement d’un aménage- ment urbain durable, ainsi largement livré aux promoteurs.
Ce programme communautaire sera complété par des plans d’actions communales, un pour chacune des 7 villes. Peut-être eût-il mieux valu faire l’inverse : les Agenda 21 communaux d’abord, puis un assemblage et une mise en cohérence de l’ensemble à l’échelle communautaire. On aurait évité ainsi la dérive technocratique à laquelle on assiste ; il va maintenant falloir « relocaliser » ce plan d’actions, ce sera difficile.

Anne-ClaireGadenne

Où en sommes- nous à J-4 ans ?
Réduire notre production de déchets est une obligation issue du Grenelle de l’environnement. Nous devons di- minuer notre tonnage de déchets de 7 % d’ici 2015. L’Agenda 21 commu- nautaire de GPSO reprend cet ob- jectif et semble vouloir y mettre des moyens. Pourtant, nous ne comprenons pas bien pourquoi cette communauté d’agglomération est si timorée en ce qui concerne la partie fermentescible des déchets ménagers, c’est-à-dire, en gros, les épluchures. Nous savons qu’elles représentent jusqu’à 30 % de notre volume d’ordures ! Certaines villes l’ont bien compris et pratiquent le compostage en pied d’immeuble depuis déjà longtemps. Pourquoi perdre du temps, comme cela a été fait en étudiant pendant six mois une quarantaine de « foyers-témoins » ? Il n’est pas nécessaire de réinventer l’eau chaude, un retour d’expériences des villes qui le pratiquent suffit. Nous sommes impatients que se mette en place cette mesure de bon sens.
Luc Blanchard

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