Les neuf membres de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) d’Île-de-France , instance indépendante chargée d’émettre des avis sur les impacts environnementaux des plans, programmes et projets franciliens, ont démissionné.

Les MRAe ont été déployées en 2016. Les avis de la MRAe-Idf sont devenus une source extraordinaire pour les associations car elle dispose de services d’étude, d’appui, d’évaluation environnementale, au sein de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et du transport (Drieat).
Il y a un avant et un après les missions régionales pour le travail associatif.
La MRAe n’est pas composée d’écologistes ou de défenseurs patentés de l’environnement, mais de cinq membres-permanents issus de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), et quatre membres associés, experts extérieurs reconnus.
La coordination entre la Drieat et la MRAe s’est dégradée. Il est vrai que les MRAe ont hérité des responsabilités hier détenues par les services préfectoraux régionaux et il n’est pas sûr que les services de l’État apprécient tant que cela les « autorités indépendantes ».
L’autorité fonctionnelle dont disposait la MRAe sur les agents qui doivent l’aider a été progressivement mise en cause par la hiérarchie préfectorale. La Drieat a coupé toute communication malgré les efforts de la MRAe, composée de hauts fonctionnaires peu habitués des éclats, pour arriver à une désescalade.
Les avis de la MRAe ont été jugés quelquefois trop sévères par des instances dont le principal souci est de faire couler du béton sans contrainte. Cette rébellion d’un service d’État
contre une instance indépendante qu’elle doit servir est bien une des faiblesses structurelles qui menacent l’indépendance et la qualité des travaux des MRAe. Que ses membres doivent démissionner pour se faire entendre est un précédent historique. Qu’aucune explication approfondie n’ait été avancée par les protagonistes fragilise la crédibilité des successeurs des démissionnaires. Que va-t-il être mis en place pour reconstruire le travail commun ?
Val de Seine Vert