Dès le premier janvier 2024 la collecte des biodéchets sera obligatoire. C’est une bonne nouvelle mais nos communes sont-elles prêtes ?
Çà et là, depuis des années, de nombreuses actions ont été menées pour valoriser des ordures ménagères : compostage, méthanisation parfois dans les villes d’une certaine importance, mais cela restait très insuffisant. Les biodéchets représentent 30% de la poubelle des Français. Afin de diminuer le tonnage des ordures et de valoriser ce qui peut l’être, des pistes ont été explorées.
La redevance incitative
La plus efficace consiste à mettre en place une redevance incitative au tri pour la collecte des déchets ménagers. Déjà deux cents villes françaises expérimentent ce tri. Les déchets sont pesés et chacun paye en fonction de la quantité d’ordures ménagères produites.
Cette redevance incitative destinée à soutenir l’effort pour la valorisation de la matière vivante issue de la loi du 10 février 2020, limite le nombre des récalcitrants au tri.
La généralisation de la collecte
A compter du 1er janvier 2024, tous les particuliers seront tenus de trier leurs déchets alimentaires dans une poubelle dédiée à cet usage. Aujourd’hui, seule une partie
des professionnels de la restauration est concernée, ainsi que certaines villes « pilotes » qui ont devancé ces mesures.
La récolte des biodéchets permet de produire du compost et du gaz vert par méthanisation. Le digestat riche en nutriments nourrit la terre par épandage.
Sur le plan national, il reste encore beaucoup d’efforts à faire pour que la collecte imposée sur l’ensemble du territoire par la Loi de Transition énergétique démarre. Les huit prochains mois seront décisifs.
Christiane Bernard-Giry
L’exemple
de Colmar
Il est intéressant d’étudier l’agglomération de Colmar, en Alsace. C’est un modèle à suivre. Depuis 2018, la totalité
des communes de l’agglomération pratique la collecte séparative
des biodéchets.
Depuis la mise en place en 2011
de la collecte des biodéchets, les ordures ménagères sont passées de 31 000 tonnes à 23 120 tonnes soit de 323 kg
à 198 Kg par an et par habitant, alors que
dans le même temps la population est passée de 94 000 à 116 000 habitants. De plus, avec l’implication
de tous, ce très bon résultat a permis de faire baisser le taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Depuis 2018 les communes de l’agglomération de Colmar pratiquent la collecte séparative en porte à porte
des biodéchets. Pour faciliter la collecte des biodéchets, chaque foyer a été muni d’un seau de 10 litres et d’un lot de 125 sacs biodégradables afin d’y mettre
les restes de repas et de cuisine. Pour permettre la collecte en fonction
de la typologie du logement,
chaque foyer a été équipé soit
d’un conteneur de collecte individuel
ou d’un conteneur collectif.
Il parait très souhaitable que nous
nous inspirions d’une politique
de réduction des déchets semblable
à celle de l’agglomération Colmar, qui a démontré son efficacité.