France Nature Environnement Île-de-France a pris l’initiative de promouvoir une réduction de l’intensité lumineuse nocturne des éclairages publics. Val de Seine Vert y participe sur la départementale 910 allant du Pont de Sèvres à Versailles.
Les organismes vivants et les écosystèmes se sont adaptés à l’alternance jour/nuit ainsi qu’aux variations saisonnières. Les humains, qui voient mal la nuit, ont développé l’éclairage artificiel nocturne afin de prolonger leurs activités et sécuriser leurs déplacements. Cet éclairage artificiel nocturne, par son intensification rapide (+94 % d’éclairage public en vingt ans et la multiplication des dispositifs lumineux d’enseignes, de vitrines, de façades, de parkings, de publicité, de sites privés, etc.) impacte les organismes vivants et les écosystèmes. Ce sont ces excès qui constituent la pollution lumineuse.
La seconde source de ce qu’il faut appeler une pollution lumineuse est la publicité lumineuse et les enseignes et devantures de commerces, bureaux et agences qui restent éclairées toute la nuit.
Avec les municipalités et les collectivités responsables, intercommunalités, départements, établissements publics interdépartementaux, il s’agit d’envisager les moyens pouvant amener une réduction de l’intensité lumineuse. Les communes de Sèvres, Chaville et Viroflay sont installées dans la vallée du Ru de Marivel, le long de la RD 910, entre la forêt domaniale de Meudon au sud et la forêt domaniale de Fausses Reposes et le parc de Saint-Cloud au nord. Ces espaces sont reconnus comme réservoirs de biodiversité et comme espaces naturels sensibles. Les halos lumineux des villes situées en contrebas ont des effets délétères sur les déplacements et la population de nombreuses espèces animales.
Réduire la pollution lumineuse
Selon l’office français de la biodiversité (OFB), l’éclairage artificiel nocturne participe à l’artificialisation
des territoires et constitue une menace pour la faune qui a besoin de l’alternance jour/nuit. Près de 150 insectes volants meurent d’épuisement à force de tourner autour d’un lampadaire chaque nuit, en saison estivale,
sur chaque point lumineux.
Les végétaux ont besoin de lumière pour la réalisation de la photosynthèse, mais ils doivent également bénéficier de périodes d’absence de lumière pour l’arrêt de la photosynthèse et finaliser leurs cycles de réactions chimiques.
La lumière extérieure nocturne s’inviterait dans la chambre à coucher de 58 % des Franciliens et perturberait 83 % de ces personnes. L’absence d’alternance jour/nuit perturbe notre système hormonal, induisant des troubles du sommeil et favorisant les risques de maladies. On peut citer notamment l’affaiblissement immunitaire, la dépression, les troubles cardiovasculaires et le surpoids. Enfin, 41 % de la consommation d’électricité des communes correspond à l’éclairage public. vingt communes de l’agglomération nantaise éteignent l’éclairage public de minuit à 5h30 du matin. Leur facture énergétique est passée de 7 millions à 5 millions d’euros.
29 novembre, 5 heures du matin
Nous sommes montés vers Versailles puis descendus vers Paris par la RD910. La majeure partie de la population vit en proximité de la RD910. Peu de bureaux, un axe commercial quasiment uniquement centré autour de la départementale, un grand nombre d’agences immobilières, de banques, de coiffeurs, de supermarchés et commerces. Les communes de Sèvres, Chaville et Viroflay travaillent ensemble à la requalification de la RD910 ancienne Nationale 10 qui coupe les villes en deux.
Cet axe connaît une baisse de circulation notable et continue. Toutes les sources lumineuses des commerces, bureaux, publicités, etc. devraient être éteintes.
Dès le Pont de Sèvres, le premier bâtiment éclairé largement est le Musée de la Céramique. La bibliothèque de Viroflay est illuminée par une projection sur sa façade mais l’enseigne du SEL (Sèvres Espace Loisirs) éclairée en novembre 2019 est éteinte aujourd’hui. Notons que les publicités totems numériques du conseil départemental sont éteintes sur tout l’axe. Curieusement l’éclairage publicitaire du mobilier urbain type abribus est allumé à Sèvres mais éteint à Chaville et Viroflay. Le prestataire paye-t-il son électricité ? La question s’est posée à Lyon où de 1964 à 2018, Decaux n’a jamais payé d’électricité.
Frédéric Puzin