La Seine, une victime à défendre

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Notre plainte contre le groupe Vinci Construction France, qui a déversé du béton dans la Seine,
est prise en compte par le tribunal de Nanterre. Une audience aura lieu le 11 mars.

Les océans, les mers, les fleuves, les rivières, les simples cours d’eau et les nappes phréatiques sont trop souvent considérés comme faisant partie du cycle de production économique. Rares sont alors les industriels qui se soucient spontanément de l’eau comme de l’air d’ailleurs. Pour certains d’entre eux, les rejets de leur production dans une étendue d’eau n’ont aucune conséquence car « tout se dissout dans l’eau comme dans l’atmosphère ». Ce sentiment est aussi partagé par une partie de l’administration française qui malgré bien des normes protectrices continue à admettre que la pollution de l’eau a moins de conséquence pour la société que la disparition d’emplois.

Le meilleur exemple, en France, de ce dédain partagé est représenté par le renouvellement de l’autorisation préfectorale accordant aux responsables du site industriel de Gardanne de poursuivre leurs rejets polluants en Méditerranée.

Une autre illustration de ce comportement est constituée par l’attitude du groupe Vinci Construction France. Ce dernier, depuis le 19 mars 2019, jour où a été découvert des déversements de béton dans la Seine au niveau de sa centrale béton de Nanterre alimentant les chantiers du projet Eole-La Défense, plaide « l’incident d’exploitation involontaire, anormal et exceptionnel ». Et, il ne fait mention, dans les résultats de son enquête interne rendue publique le 27 mai, que de rejet « d’eau grise chargée de sable et de traces de ciment désactivé, c’est-à-dire ayant perdu ses capacités d’adhésion ». De plus, selon le groupe, « les échantillons d’eau ne présentent aucune trace de pollution anormale en lien avec l’incident ».

Ces arguments sont des plus litigieux car il a été constaté d’une part qu’une partie du grillage a été percée afin de permettre le déversement d’eaux bétonnées et qu’a priori cette pratique a dû commencer en 2018 puisque même le bord des berges s’en trouve bétonné. Et d’autre part, nulle mention n’est indiquée quant à la méthode de prélèvement des échantillons d’eau.

Comme indiqué dans l’Echo n°2, au vu de l’ampleur prévisible de l’impact écologique de ce déversement dans les milieux impactés, Val de Seine Vert s’est associée avec France Nature Environnement Ile-de-France et Environnement 92 pour porter plainte contre toute personne responsable de ces faits. Notre démarche vient de se concrétiser puisqu’une convocation a une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité devant le Tribunal judiciaire de Nanterre vient d’être fixée au mercredi 11 mars à 9h00 en la salle d’audience n°3. Tous les lecteurs de cette lettre peuvent y assister et pour celles et ceux qui ne pourraient se déplacer, un prochain article en dressera un compte-rendu détaillé.

VDSV

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