Le Grand Paris Express, le super-réseau de transport constitué de lignes souterraines à grand gabarit en boucles autour de Paris est l’objet d’enjeux financiers considérables, et politiques forcément…
Patrick Braouzec, président (ex PC) de Plaine Commune, vient d’être élu à la tête du conseil de surveillance de la société du Grand Paris malgré le boycott des départements. Beaucoup d’enjeux autour de cette nomination qui vise à planifier l’un des plus gros chantiers au Monde. Estimé à 35 milliards, une somme susceptible de dérives puisque sa réalisation commence seulement avec des tunneliers récemment mis en service sur la ligne 15. Conçues par une kyrielle d’architectes plus ou moins célèbres, 72 gares, en partie souterraines, qui sans doute marqueront de leurs styles divers notre décor pour des décennies.
Les souterrains privilégiés
Ces projets sont associés à des droits à construire souvent expéditifs comme à Issy, toujours à la pointe de la densification bétonnant, mais aussi tout autour de la capitale en favorisant une urbanisation toujours plus importante de l’Île-de-France aux dépens de territoires provinciaux. C’est le choix initial pour lequel l’élection de Patrick Braouzec à cette responsabilité a créé quelques tensions en étant élu avec l’appui de la majorité présente. Tout ceci se réalisera en comptant sur les emplois créés autour des nouveaux pôles et logements mais avec une « surestimation massive du trafic prévu » selon Pierre Merlin, professeur émérite à Paris 1, ancien président de l’Iaurif, et passage à la tête de FNE Île-de-France.
Des solutions trop coûteuses selon lui, qui pointe aussi des correspondances pas toujours évidentes dans le projet. Des choix qui ont privilégié du souterrain, très lourd, à des lignes de trams plus légères en surface, et aux dépens de la rénovation du réseau existant.
Oublié aussi le transport de marchandises légères, laissé de côté, il n’a pas été l’objet de réflexions en amont, pourtant en se multipliant, il est gros générateur de gaz à effet de serre, et à ce tarif, eut pu être associé aux voyageurs avec des innovations et adaptations, comme nous l’avions déjà écrit ici.
Nous avons maintenant à la tête de la société du Grand Paris une personnalité comme Patrick Braouzec avec son expérience politique et son attachement reconnu à la culture dans le sens populaire et moderne. Un aspect important qui pourra élever et apporter du liant aux débats dans un sous-sol parsemé d’embûches !
Gil Leparmentier