En ce mois de septembre, le bâtiment centenaire de l’école Billancourt va retentir à nouveau de bruits familiers liés à un établissement scolaire : cris d’enfants et d’adultes, rires, sonneries, sons d’instruments de musique… En effet, au bout de deux ans de travaux, il rouvre ses portes à son public habituel.
Pour notre équipe qui a lutté, en lien avec de nombreux Boulonnais*, pour le sauver d’un projet de destruction – reconstruction, sa réouverture souligne la justesse et le bien-fondé de nos actions, et ce malgré bien des critiques portant sur la nécessité d’avoir des structures scolaires modernes ou encore sur le bien-fondé de financer des équipements publics via une opération de promotion immobilière. Et maintenant, ironie classique de l’histoire, chacun va admettre l’intérêt de cette opération de rénovation, puisque celles et ceux qui ont eu la chance de visiter les locaux rénovés la qualifient de « réussite » !
Ici comme sur d’autres dossiers, l’absence de modestie se révèle donc nécessaire, mais peut-être en sommes-nous responsables en partie faute de communiquer suffisamment sur ce que nous obtenons. Cependant, par-delà cette nouvelle victoire se pose à nouveau la question des relations entre les associatifs et les décideurs politiques et administratifs.
Ces derniers refusent habituellement d’entendre la parole des associations tant que ces dernières n’ont pas introduit de recours judiciaires. Et pourtant, nombre de fois les événements ont donné raison à des responsables associatifs animés uniquement par le bon sens et la défense du bien commun.
Alors, à l’heure où le maire de Meudon autorise un permis de construire à côté du site historique de la maison Huvé ; où la direction de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris veut fermer l’hôpital Raymond Poincaré de Garches pour regrouper ses services avec ceux de l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt afin de réaliser une opération immobilière sur le terrain ainsi libéré ; où le département des Hauts-de-Seine veut construire une piscine sur la réserve foncière du centre nautique de Sèvres ; où la construction du tramway T10 va amputer de 5 hectares les forêts de Meudon et surtout de Verrières ; où l’aménagement des quais de Seine à Paris montre l’inutilité de l’agrandissement de la RD7 et bientôt de la RD1, n’est-il pas grand temps de lancer des ateliers d’urbanisme et de cadre de vie, à l’échelle communale ou intercommunale regroupant élus, citoyens et associatifs afin de décider ensemble des usages des biens constituant notre espace de vie quotidien ?
Ce n’est pas la première fois que cet appel est lancé et ce ne sera certainement pas la dernière au regard des comportements des uns et des autres, mais les multiples urgences environnementales nous poussent à le renouveler.
Alain Mathioudakis
* Nos remerciements notamment à Agnès, Anne-Sophie, Dominique et Michelle