Le 16 mars 2015 était adoptée une loi visant à améliorer la création de communes nouvelles, c’est-à-dire visant à faciliter la fusion de communes. Comme le soulignent les auteurs de ce texte, il s’agit de lutter contre l’émiettement communal : 90 % des communes ont moins de 2 000 habitants. Ce texte vise clairement le regroupement de petites communes, mais aucune limite n’est fixée, laissant la porte ouverte à toute initiative d’élus.
Un an plus tard, le maire d’Issy-Les-Moulineaux (66 557 habitants) propose, lors d’un conseil municipal, de fusionner avec Boulogne-Billancourt (117 282 habitants). Puis, on apprend que les villes de La Garenne-Colombes (28 371 hab.), Colombes (83 000 hab.) et Bois-Colombes (28 709 hab.) souhaitent également fusionner. Enfin, un dernier projet de fusion hors esprit de la loi apparaît, il s’agit du regroupement des villes de Sèvres (23 572 hab.), Chaville (19 343 hab.), Ville d’Avray (11 256 hab.) et Meudon (45 107 hab.).
Cette « fusionnite aiguë » qui semble frapper le 92, après son projet de fusion avec le département 78 et particulièrement les villes du Grand Paris Seine Ouest, laisse perplexe. La défiance existante entre une partie des élus membres de la majorité de ce territoire s’exprime-t-elle dans ces projets ? Est-ce une volonté de contrer la Métropole du Grand Paris ? Ou encore y a-t-il un méga projet d’aménagement derrière ces annonces ? Les interrogations sont d’autant plus vives que les représentants de l’État ne s’expriment pas sur ce sujet.